Horlogerie et bijouterie sont des domaines connexes. Mais cette symbiose n’est pas exclusive aux montres pour femmes. Les modèles iconiques masculins et unisexes proposés ci-dessous vont vous permettre d’explorer un univers horloger dans lequel la forme est parfois, et je dis bien parfois, plus importante que la fonction.
Les marques bijoutières qui se sont essayées à l’exercice de l’horlogerie ont plus souvent fait carton plein avec leurs designs que grâce à leurs complications. Boucheron, Bvulgari et Chaumet utilisent des mouvements de manufacturiers et assurent les finitions. Alors que Chopard et Cartier ont développé leurs calibres. Les exemples ne s’arrêtent pas là mais nous ne parlerons aujourd’hui que des créations que nous avons portées et éprouvées, comme à notre habitude ( à l’exception des Hermes ).
Cartier ou l’art du renouveau
C’est une marque magique qui maîtrise l’exercice le plus difficile : la réinvention des formes. Le rectangle, le tonneau, le carré, le rond, l’ovale et sûrement d’autres que j’omets ont été autant de thèmes déclinés au fil des collections. Presque toutes les tentatives ont été fructueuses, avec un bémol pour la cuvée 2023 de la Tank française qui dans sa version tout acier n’est pas aussi réussie qu’à l’accoutumée. Ce n’est que mon avis mais la Tortue ou la Santos sont magnifiques aussi bien dans leurs versions originales que contemporaines. Je gage qu’elles le seront toujours :


Cartier l’horloger
Les mouvements Cartier sont propres à la marque et ce depuis le tout début du vingtième siècle. Chaque mouvement est nommé d’après les dates qui jalonnent l’histoire de la marque. 1847, naissance de la maison ou 1904, production de la première montre bracelet. On ne saurait dénigrer la qualité des calibres Cartier car la fiabilité ne prime jamais sur la prouesse, le bon doit s’intégrer au beau. Et l’innovation est parfois la meilleure arme dans ce combat. Le dernier mouvement en date est celui de la bien nommée Calibre. Le 1904 MC de 2010, MC pour Mega Complication. Il a permis de compiler un chronographe et un calendrier perpétuel avec un tourbillon volant.
En parcourant la liste des complications telles que les gyro tourbillons ( qui porte le nom de double tourbillon mystérieux chez Cartier ) ou en observant le squelettage typique de la Santos éponyme, on pressent que ces exercices horlogers sont avant tout au service d’une esthétique impérieuse. Ce qui n’empêche pas d’admirer le travail accompli, bien au contraire. Oui, l’esthétique prime sur la performance horlogère mais pas à n’importe quel prix. Si on ne trouve pas de mouvement Cartier certifié Cosc, on pâlit devant » les heures mystérieuses « , véritable figure de style soulignant le caractère immatériel du temps.


Au fil des décennies les designs Cartier semblent avoir peu évolué mais à chaque itération les modèles iconiques se fondent dans les modes successives, sans rien perdre de leur identité. La Santos a toujours conservé sa lunette vissée tout comme la Ronde est fidèle depuis sa création à son classicisme atemporel. La maison sait aussi faire montre d’une belle maîtrise artisanale comme avec cette somptueuse Santos squelette :

Le rôle prépondérant du quartz chez les horlogers bijoutiers
Du point de vue d’un créateur de bijoux horloger, la facilité d’entretien et d’intégration font loi. Le quartz est par exemple très répandu chez Boucheron, Cartier et Chaumet pour ces deux raisons. Aussi bien chez les messieurs que chez les dames. La qualité du mouvement Quartz et l’innovation technologique ont, de plus, permis d’améliorer largement son autonomie. Une pile peut durer six ans grâce à l’optimisation du rendement énergétique. Mais c’est surtout la finesse et la petitesse des mouvements quartz qui expliquent sa place prépondérante. Chez Boucheron, le quartz est présent dans la plupart des modèles Reflet, excepté pour les modèles hommes taille large qui fonctionnent grâce à un mouvement automatique.


Le quartz, si l’on suit les deux préceptes cités plus haut, est donc souvent conjugué au féminin en horlogerie bijouterie. Ces dames apprécient généralement la finesse autant que la facilité d’entretien. Finalement, quoi de plus logique que d’utiliser une pierre naturelle en joaillerie ? Cependant, le quartz ne permet pas tout, notamment à cause de la pile. On ne peut pas modifier sa forme comme on le fait avec un mouvement mécanique manuel, qu’on peut par exemple réduire à sa plus simple expression :
Vous trouverez ici la liste des mouvements Cartier, Ca vaut la peine d’y jeter un oeil.
Chopard, l’art horloger
On ne peut pas évoquer les bijoutiers horlogers sans parler de la magnifique maison Chopard. On lui doit l’usage original et particulier des diamants de la série Happy Sport, hélas majoritairement féminine. Sur ces modèles les pierres précieuses sont libres. elles bougent au gré de la gravité et des mouvements du porteur. Insérés entre deux verres saphir, quatre diamants glissent élégamment. Une idée simple et audacieuse qui ne choque pas sur un homme dans son format 36 mm :



Chaumet et son impertinente Dandy
Qui ne connait pas la Dandy ? Cette création porte d’ailleurs bien son nom. Élégante, avant-gardiste et subtilement impertinente, elle ose casser les codes de la symétrie. Les cadrans de ce modèle iconique sont effectivement traversés par une ligne qui court tout au long de la montre et finit sur le bracelet. L’asymétrie de la Dandy se conjugue donc au delà du boîtier, tant dans ses versions acier que cuir. 36 ou 40 mm, acier ou cuir, déclinée dans de nombreuses formes comme cette somptueuse Arty. Cette Chaumet séduit le monde depuis 2003 et restera dans les annales, j’en suis certain.



Boucheron et son Reflet
Encore une fois, on remarquera que les bijoutiers savent habiller le simple et le rendre élégant. Le plus souvent grâce à un beau travail sur les boîtiers, d’ailleurs souvent rectangulaires. La montre ronde n’est pas toujours la norme, les formes longues évoquent davantage l’élégance, semblent nous dire les créateurs. Une autre caractéristique de cette Reflet : elle se porte sans boucle ardillon.



Décidément, le mouvement Art Déco nous aura offert un bon nombre des plus belles créations. La Reflet en est un bel exemple. Simple, racée, ses lignes godronnées sont exquises à mes yeux. Parfaitement unisexe, elle embellira les poignets de tous. Même si son design classique est un peu moins polyvalent que celui des modèles ci dessus.
Seul le modèle large de la gamme est automatique mais c’est un détail. Quant au bracelet sans boucle, il est résolument moderne.
Hermes
En ce qui me concerne, la maison Hermès a créé la plus belle montre squelette. Et elle l’a fait dans un format réduit, ce qui est assez rare pour être signalé. Le verre semi teinté, le travail somptueux du mouvement, les index en italique et le boitier asymétrique sont autant de réussites sur cette superbe pièce. C’est hélas la seule de cet article que nous n’avons jamais portée, ni même vue physiquement.


Très littérale, cette Heure H se décline en 25 et 34 mm, pour elle et lui. Une belle revisite thématique du boitier Tank et un beau travail sur la calligraphie comme à l’habitude chez Hermès.
Bucherer et sa masse périphérique
Une maison récemment rachetée par Rolex qui possède un très beau magasin à Paris. Du bijou aux vitrines horlogères, Bucherer propose de magnifiques créations. Je pense notamment à leur chronographe bi-compax grande date et à ses cadran fumés. Ainsi qu’à leurs modèles dotés d’une masse périphérique.



Bvlgari
Depuis 1884, cette marque italienne crée des bijoux, des montres et des accessoires, à l’instar de Cartier. Leur expérience dans l’horlogerie est assez conséquente pour que L’Octo ait détenu le record de la montre la plus fine du monde pendant un moment.


En conclusion
J’aimerais dire que la montre est le bijou de l’homme, avec bien sur la chevalière et la gourmette. Mais bien souvent c’est le seul accessoire masculin. Les bijoutiers l’ont bien compris et si cette liste n’est pas exhaustive c’est parce qu’elle n’est constituée que des modèles que nous avons portés. Si seulement elle était plus longue…
jhgfjhf