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Le temps passionnant

Auteur/autrice : FREDERIC G.

  • Le temps artisan, les patines des montres

    Le temps artisan, les patines des montres

    La patine, c’est la signature du temps. Et le temps est parfois un artiste talentueux. Au fil des ans, il apose doucement son empreinte sur les cadrans et les bracelets. C’est ainsi que naissent des pièces uniques. Il existe tellement de patines différentes qu’elles ont été déclinées en familles. Car chaque cadran évolue selon les matériaux de sa composition mais aussi de son exposition aux éléments, au long de sa vie.

    Certaines patines sont si extraordinaires qu’elles augmentent la valeur des garde temps qu’elles ornent. Il faut dire que plusieurs dizaines d’années sont nécessaires pour dessiner les formes que nous allons découvrir ici. Pourtant, tout le monde n’apprécie pas les montres au fini ancien, certains pensent même que la patine retire toute valeur aux cadrans. Il n’est cependant pas impossible que la vérité se situe entre les deux, notamment dans le cas des cadrans laqués.

    Du noir vers le chocolat, la patine tropicale

    Que devient un cadran noir exposé aux rayons du soleil pendant des années ? Ils se transforme en un marron laiteux, presque pastel, qu’on aurait bien du mal à reproduire. Cette Omega fut noire, elle porte aujourd’hui une teinte que vous ne trouverez pas au catalogue.

    patine noir décoloré sur omega  chrono
    Crédit Les rhabilleurs
    Cadran noir décolore sur rolex Submariner
    credit : Lumeville

    La patine Bambi

    Si on l’a nommée ainsi c’est qu’elle évoque la robe tachetée des biches. Le hasard a fait que la ressemblance est frappante, la densité et la taille des tâches sont proches de celles du motif naturel des cervidés.

    patine de type bambi sur rolex gmt master
    credit : Lumeville

    Le cadran spider ou araignée, valeur ajoutée ou retirée ?

    Typiques, les fractures de ces cadrans laqués sont généralement linéaires. Elles s’entrecroisent au hasard et dessinent une structure qui fait souvent penser aux toiles d’araignées. Soit sur la totalité du cadran, soit sur une partie seulement. Tout le mode ne pense pas que cette patine vaut la peine de s’y intéresser. Il s’agirait selon certains d’un défaut de la laque qui ruine la montre.

    Saviez-vous qu’un billet américain de 20 dollars a été vendu une fortune car il avait un défaut étrange : il donnait l’illusion que le président Jackson avait une cigarette dans la main.

    Le cas des cadrans spider est similaire. Qu’il s’agisse d’un défaut ou non, c’est la singularité qui apporte la valeur. Et le côté esthétique des cadrans araignée est indéniable :

    patine araignee sur montre omega constellation
    credit : le bon coin
    patine fissuree sur rolex Submariner, sur l'extérieur du cadran seulement

    La patine sombre

    Probablement liée à un défaut d’étanchéité et à l’accumulation de saletés, elle se voit surtout sur les cadrans clairs. Elle peut prendre toutes les formes et parfois elle est si homogène qu’elle paraît naturelle. Les auréoles sombres contrastent avec les index clairs qui deviennent alors plus présents.

    Montre des années 50 avec patine sombre et éparse
    credit : ebay

    La patine du métal

    L’argent , l’acier et surtout le bronze ont également leurs façons de vieillir :

    • L’acier inox est conçu pour ne pas subir les outrages du temps, il ne s’oxide pas. Mais il se raye et finit par accumuler les marques. Idem pour les bracelets qui peuvent s’orner de traces de chocs. Le résultat est noble pour certains, inadmissible pour d’autres. Dans tous les cas il témoigne de la vie de la montre.
    • L’argent massif s’oxyde lui aussi, les possesseurs de la Tudor BB58 fabriquée dans ce métal ne diront pas le contraire. La monochromie a ses fans.
    • L’or n’est pas sujet à l’oxydation. C’est d’autant plus vrai s’il est pur.
    • Le bronze est le métal le plus sensible. Quelques mois suffisent pour qu’il se matifie ou se recouvre d’une couche de vert de gris. La sudation du poignet accélère le processus. Mais ce dernier est réversible, soit en effaçant complètement la patine, soit en la nettoyant. Christopher Ward a gentiment posté une vidéo expliquant ces deux procédés :
    Montre en bro ze avec patine vert de gris
    credit : reddit

    Unauthorized dealer, vieillissement accélèré

    C’est avec un certain talent que cette marque indépendante a produit une plongeuse qui semble avoir été portée depuis des années. À la façon des jeans « used », les modèles Unauthorized dealer sont vieillis par des procédés spécifiques, dans l’ensemble assez réussis. L’acier est recouvert de bruit, la lunette est subtilement décolorée et in aperçoit en filigrane de fausses rayures. L’idée est belle.

    credit : dialicious

    Les patines typiques et atypiques

    La belle usure se manifeste sous un nombre infini de formes et de variantes. Sur l’image ci dessous, elle est apparue en crevassant le cadran et en le tâchant de multiples points clairs. On dirait du marbre, c’est d’ailleurs ainsi qu’a été surnommée cette patine. C’est très beau.

    Patine unique de peinture écaillée sur omega lingot
    credit : l’heure des montres

    Ici, ce sont les parties entre les lignes de ce cadran de type lin qui se sont assombries. Ce qui crée un beau contraste lineaire entre le clair et le sombre :

    patine lin sur montre zenith
    Credit Subtinnio
    Montre eternamatic des années 50 avec patine uniforme
    Avec l’aimable autorisation du propriétaire
    Ancienne JLC avec patine tachée aléatoire
    credit : Chrono24
    Ancienne montre heuer avec patine typique concentrée autour des index
    credit : Chrono24

    La patine augmente-t-elle la valeur d’une montre ?

    Globalement, oui. Ce n’est cependant pas systématique. Si on ajoute le facteur selon lequel une montre vintage vaut ce que quelqu’un est prêt à payer pour l’obtenir, cela devient encore plus compliqué. Mais il est indéniable qu’une patine homogène, particulière ou unique ne peut qu’augmenter le prix de vente pour la simple raison qu’il faut des années et des années pour donner un aspect patiné à une pièce. Et que tout ce qui rend une pièce unique plait aux amateurs, le succès des éditions limitées le prouve.

    Ce qui est ancien est noble. C’est probablement lié au fait qu’un objet qui traverse les générations possède forcément des qualités particulières.

  • Le Pierce 861, un mouvement à glissières

    Le Pierce 861, un mouvement à glissières

    Peu connu du grand public et parfois même des spécialistes, le mouvement à glissière ne fonctionne pas comme les autres. Certes, il repose sur le principe du remontage mécanique basé sur la récupération de l’énergie engendrée par les mouvements de l’utilisateur. Mais la solution retenue par son inventeur est assez différente du système de la masse oscillante. Le terme « masse oscillante » est pourtant tout à fait indiqué pour désigner le Pierce 861.

    Ce n’est d’ailleurs pas le seul mouvement qui a opté pour une autre solution. La crise permanente engendrée par la surproduction des montres-bracelets a grandement favorisé l’innovation horlogère. L’histoire n’a cependant pas tout retenu.

    Avant de vous dévoiler le fonctionnement de ce calibre méconnu, il faut comprendre pourquoi c’est le système de la masse circulaire qui est le plus efficace et qui fut conservé par l’industrie.

    La contrainte de l’angle limité

    Une masse oscillante fonctionne toujours à 360 degrés. Qu’elle tourne via un axe central ou via un système périphérique comme c’est le cas de certaines Bucherer et Perrelet, la masse est libre de faire plusieurs tours sans rencontrer d’obstacle à sa course. De plus, si le système est bidirectionnel et remonte le ressort dans les deux sens, ce qui n’est pas le cas sur tous les mouvements, l’efficacité est doublée. C’est là tout le génie de ce processus mécanique.

    Le mouvement à glissières comme ceux que vous découvrirez juste après, fonctionne sur une plage limitée puisqu’elle n’est pas circulaire. La masse est entraînée par les mouvements du poignet mais seulement sur un axe linéaire, ce qui implique un début et une fin de course. Le dégagement est limité et le mouvement ne peut récupérer l’énergie que dans un sens. Le porteur doit effectuer un mouvement opposé afin d’engendrer à nouveau de l’énergie. A moins qu’un ressort ne l’aide dans sa course retour. Ce qui est le cas ici.

    Le Pierce 861, dépôt de brevet dans les années 1930/40.

    C’est Leon Levy qui a imaginé le mouvement à glissières. Il était employé chez Pierce, une marque suisse née en 1858. La meilleure période de cette maison se situe dans le premier tiers du 20e siècle. On peut dire qu’elle avait à cœur d’imaginer ses propres solutions plutôt que de copier le reste de l’industrie. Malgré cela la crise du quartz fit une victime de plus dans les années 70, dont la société Pierce.

    Mouvement pierce 861 ouvert

    Le fonctionnement du 861

    Si vous observez schémas et photos, vous apercevez un espace en forme de croissant entre le corps de la grosse pièce qui ressemble à une masse oscillante et les bords internes du boîtier. C’est en se déplaçant sur l’axe des deux glissières que l’énergie est transmise au ressort via la pièce linéaire dentée (la crémaillère).

    Une efficacité relative

    Une course si petite ne permet pas à la masse oscillante assez de mouvements. Il faudrait la secouer en permanence pour remonter efficacement le ressort et même ainsi l’efficacité serait moindre. On parle alors d’un mauvais rendement.

    Mouvement très rare Pierce 861 à glissières
    La course et les glissières

    Chapeau bas

    Une campagne de publicité bien pensée mettait en scène un homme chapeauté qui se découvrait dans un large geste. La publicité expliquait probablement que ce mouvement permettait ainsi à la montre de se remonter. Je n’ai jamais vue cette publicité qui concernerait la marque Harwood, j’en ai simplement entendu parler, il semble cependant qu’elle ait réellement existé. Gemini, le grand gourou du savoir humain m’a confirmé son existence. Mais c’est Nicolas M qui m’en a parlé d’abord. D’ici à imaginer que Gemini s’informe chez Nicolas, il n’y a qu’un pas.

    Video du mouvement et du coulissement

    Le mouvement pendulaire

    Voici un autre exemple de mouvement automatique à glissement limité. Il est plus efficace que le Pierce 861 puisque la course est plus longue, quoique toujours limitée. C’est un calibre Buren, dit « pendulaire ».

    Mouvement Buren pendulaire côté fond ouvert
    Credit : Forumamontre

    Le mouvement à bumper Omega

    Encore un peu plus efficace, le mouvement à bumper est également pendulaire mais sa course est quasiment circulaire à 360 degrés. Le bruit de ce calibre est caractéristique et évoque un peu celui des flippers de notre jeunesse. On trouve parfois des ressorts pour amortir le choc de la masse qui vient claquer contre la butée.

    Mouvement oméga à bumper côté fond ouvert
    Credit Brussel Vintage

    Et le gagnant est …

    Ces trois calibres sont une alternative à la masse circulaire habituelle. On ne les trouve plus dans la production horlogère moderne car leurs performances ne le justifient pas.

    En revanche les micro rotors et les masses périphériques sont des alternatives élégantes et efficaces. Mention très bien pour Perrelet et Bucherer car les masses périphériques permettent de laisser apparentes ces dernières côté cadran ou côté fond.

    Montre Perrelet avec une masse périphérique côté cadran
    Credit : Perrelet

    Archives

  • Mon premier achat vintage

    Mon premier achat vintage

    J’ai remarqué que bien des amateurs de montres en viennent à s’intéresser aux montres d’antan. C’est d’ailleurs un peu vrai pour tout ce qui a trait à l’artisanat. Tendance et nostalgie sont le Nord et le Sud dans le monde du bel ouvrage. La première s’inspirant de la seconde, c’est assez logique. Il en va de même chez les passionnés : les amateurs de belles montres contemporaines suivent souvent le même chemin et remontent le temps.

    Pourquoi le choix du vintage ?

    Rolex, Omega, Piaget… toutes les grandes maisons ont hérité de centaines d’années d’expérience horlogère. Les calibres manufacture en sont la preuve ultime. Une marque moderne n’aurait aucun intérêt à réinventer la roue et ferait une grave erreur en proposant un mouvement créé à 100% en interne. Il faudrait un temps fou, des sommes colossales et le bénéfice serait nul. En un mot, on ne réinvente pas la roue. Il y a cependant eu de gros progrès technologiques depuis lors, notamment au niveau des matières employées.

    L’attrait du vintage réside précisément dans l’appréciation de l’histoire des grandes maisons à laquelle on accède via l’acquisition d’un modèle iconique, voire historique. Tout ça pour dire que peu importe l’époque, dans les grandes maisons l’excellence est présente dès les modèles originels. Les montres contemporaines sont magnifiques et sont l’évolution naturelle des modèles d’antan, mâtinés de progrès technologiques et de variations esthétiques. Pourtant, le neo vintage comme on l’appelle pompeusement ressemble fort à un aveu d’impuissance créative tant les codes d’antan étaient justes. Rassurez-vous, certains garde temps modernes sont sublimes. Mais ils gardent précieusement en eux l’héritage du passé.

    L’autre facteur qui porte le choix des mostrophiles vers les modèles historiques, c’est l’esthétique particulière, caractéristique et originale des montres des années 20, 50, 60 et 70. Les tarifs abordables sont un autre argument, même si on trouve des montres de cinquante ans hors de prix.

    Une offre pléthorique

    Si vous envisagez de vous lancer dans l’aventure, vous devrez être armé de solides connaissances afin d’éviter de payer trop cher. Ou d’espérer dénicher la perle dont le vendeur ignore tout. Avant tout, il faut choisir votre camp. Préférez-vous les montres restaurées à l’origine ou celles qui expriment leur vécu, leur histoire ?

    Cadran restauré ( suppression du label SWISS MADE, reprise du logo )

    L’état presque parfait : NOS

    Si vous vous demandez à partir de quand on considère qu’une montre est vintage, sachez qu’elle doit être âgée d’au minimum 20 à 25 ans d’âge pour recevoir cette noble mention. Ce qui nous amène au début du 20e siècle. Voici justement une Omega De Ville tonneau des années 90 acquise par la rédaction, un exemple parfait pour illustrer les plus jeunes vintages.

    Il s’agit d’une pièce en excellent état, jamais portée. On peut la qualifier d’état de NOS puisqu’elle n’a quitté les vitrines d’Omega que pour atterrir dans un tiroir et ne plus jamais en sortir. ( NOS : New old stock ).

    Méfiance cependant si vous achetez une NOS directement sans qu’elle soit passée par la case révision. Surtout pour les plus anciennes dont les huiles sont naturelles et ont tendance à sécher. Ne jamais la porter directement, toujours la confier à un horloger. Sinon c’est la panne assurée. Cela n’a pas raté avec ce modèle qui dérive de trente secondes / jour et dont la date passe à 5h au lieu de minuit.

    Un autre exemple, j’ai croisé une IWC NOS. Arborant toujours l’étiquette d’époque, jamais portée. Le temps et probablement les UV ont offert à son cadran une couleur verte très pâle, subtile mais magnifique. Ce modèle relativement simple a vu sa côte grimper grâce à cette particularité. Hélas, je n’ai pas d’image de cette pépite croisée à l’Atelier du Temps. Mais vous l’aurez compris : certaines particularités que seule une très longue période de temps peut causer suffisent à augmenter la valeur nominale d’une montre vintage. C’est le prix du temps.

    On retrouve ce phénomène avec les voitures custom de type rat-road ( voiture rat, dirions nous ), remontées avec des plaques de tôles qui ont passé 50 ans à rouiller. inimitable. Et fort cher.

    Ou la noblesse du vécu

    Une large portion d’amateurs de vintage cherche l’authenticité, l’aspect du vécu, une histoire autant qu’un objet. Le moindre polissage, la plus petite intervention est à leurs yeux un crime. Un montre militaire portée par un soldat, anoblie par l’usure, est pour eux un doux rêve. La patine est à ces passionnés ce qu’un certificat d’authenticité est au collectionneur de tableaux de maître.

    Crédit : Xupes

    Vous serez peut être choqué d’apprendre que restaurer une montre usée peut drastiquement faire baisser sa valeur. Je pense à l’exemple frappant d’un lecteur qui a découvert dans les affaires de son grand père une Blancpain Fifty Fathom originale dont le verre était rayé, le boîtier abîmé et le cadran délavé. En l’état cette pièce vaut entre 10 et 15000 euros alors que la moindre intervention, en dehors bien sûr des éventuelles réparations du mécanisme, aurait anéanti la valeur et surtout l’intérêt de cette montre originale. Un bon horloger saura réparer une montre au vécu marqué mais en sublimant la patine plutôt qu’en la remettant à neuf.

    Un univers d’amateurs avertis

    Comme je l’explique également dans l’article : Ma première montre de luxe ( lien ci dessous* ), il vaut mieux être armé d’un minimum de connaissances sur l’univers du vintage avant d’envisager un achat. Car on peut trouver le même modèle du simple au triple de sa véritable valeur financière, si tant est que quiconque la connaisse .

    Il n’y pas de côtes officielles à ma connaissance, il faut donc estimer soi même si une montre est trop chère. Pour ce faire, il faut se fier à certains facteurs déterminants :

    • La matière. Bien sûr l’or est plus cher que le métal. C’est parfaitement normal. L’écart est cependant moins important avec les montres vintages que celui qu’on trouve entre deux modèles contemporaine or ou acier identiques.
      • Les modèles plein or sont courants dans l’univers du vintage mais bien moins que les plaqué or ou ceux en acier. Il faut toujours observer le dos de la montre, s’il est en acier, la montre est plaqué or. S’il est en or, le dos le sera aussi et un poinçon sera présent.
    • La marque. Évidemment, les grandes maisons sont moins accessibles que les marques plus modestes mais une montre recherchée, même si le fabricant n’existe plus, peut être plus chère. L’exemple des Universal Genève et notamment de la Polerouter illustre bien ce propos.
      • Le retour en grâce. Breitling vient d’ailleurs de racheter / relancer Universal Genève disparue il y a 35 ans. Et ce n’est pas la seule marque qui renaît de ses cendres. Cuervo Y Sobrhrinos, Eska, Vulcain… Tous ces comebacks ont eu une influence sur les prix des modèles antérieurs à leurs disparitions.
    • L’etat esthétique. Voici encore un facteur piégeux puisque certains préfèrent leurs montres anciennes dans leur jus de trouvaille. Alors que d’autres recherchent la perfection. Mais si la montre ne fonctionne pas, le prix baisse.
    • Le mouvement. Imaginons un modèle vintage disponible avec deux mouvements. L’un étant assez répandu et l’autre étant un Zénith 135 ou un IWC 83. Le prix du second modèle exploserait littéralement. Ce sont effectivement deux calibres vintage de légende. Mais cela ne nuit pas à l’explication. Ce principe reste vrai aujourd’hui encore.
    • La rareté. Ou plutôt la demande. Il ne faut pas surestimer l’influence de la rareté sur la valeur d’une montre. Ou même sur celle d’une antiquité ou d’un bijou ancien. C’est la demande qui prime. Souvent les deux vont de pair, je vous l’accorde. Mais je possède une montre lingot des années 30 qui n’existe plus qu’en 30 exemplaires. Elle ne vaut que ce qu’un acheteur est prêt à m’en donner, car personne ne la recherche spécifiquement.

    Vous l’aurez compris, pas facile de savoir si une vintage est vendue à bon prix. sachez que généralement les vendeurs professionnels vendent un peu trop chers et que les particuliers sont plus proches d’un tarif réaliste, bien qu’ils ne vendent parfois pas assez cher. En revanche il ne faut pas acheter de vintages sur les plateformes comme Chrono24 sur lesquelles on croise des prix ahurissants. Le mieux est de poser la question à la communauté ou de faire des recherches.

    Le premier achat

    Deux solutions sécures s’offrent à vous, les magasins ou les sites spécialisés en ligne ou les groupes facebook dédiés. Ces derniers ne proposent pas forcément d’acheter mais je vous invite vivement à les consulter avant de vous décider. Le groupe Chineurs de montres m’a personnellement permis de parfaire ma culture vintage, de poser des questions et de rencontrer des passionnés qui m’aident à ne pas dire pas de bêtises.

    Les premiers prix démarrent dès 100, 150 euros pour une LIP par exemple. Certaines Omega se trouvent facilement autour de 400 à 600 euros. Beaucoup de modèles plus luxueux valent de 1000 à 2000 euros. J’ai découvert ce site, sérieux et éprouvé par mes soins : DuMarko. Que du beau.

    Vous êtes désormais armé pour entamer vos recherches et dénicher votre première pépite.

    340 euros pour du pur vintage russe

    A lire en complément

  • Ma montre m’habille

    Ma montre m’habille

    La montre est le bijou de l’homme. Souvent le seul qu’il porte d’ailleurs. C’est tout aussi vrai pour ces dames mais en matière d’accessoires elles ont davantage de possibilités. Et s’il est vrai que la montre habille l’homme, l’homme peut aussi habiller la montre. Ce n’est pas difficile et nous ne prétendons pas le faire mieux que les autres, il est plutôt question ici de faire le tour des ensembles les plus marquants.

    Car au fil du temps certains looks se sont démarqués et sont devenus des classiques, en quelque sorte. Cet article n’a pour simple but que de les reproduire, afin de vous inspirer. Et si besoin, d’apprendre à éviter les fautes de goûts ( Rolex et survêtement par exemple ).

    À noter que plusieurs des montres sont pourvues de bracelets confectionnés sur mesure et parfois même en partie fabriqués par votre serviteur. Dans tous les cas les designs sont personnalisés. Voici quelques belles combinaisons.

    La plongeuse chic et le blouson en cuir

    Incarnation de la polyvalence, la Tudor Black bay se porte avec tout. Mais c’est le casual chic qui correspond le mieux à cette plongeuse des grands soirs. Une Black Bay, 41 mm par exemple, s’assortit très bien avec un blouson en cuir de type motard à col rond. La cerise sur le gâteau : une BB rouge et un cuir noir ou une noire et une peau couleur cognac. Indiscutable.

    Ici la dernière BB54 37 mm
    Sa grande sœur, la 41 mm
    Ca fonctionne également avec un beau chrono, ici une Breitling

    Le cadran bleu et la chemise à bandes bleues

    En matière de rappel chromatique, subtilité rime avec efficacité. L’idéal étant de marier les couleurs du cadran avec celles des bandes ou des rayures. Mais si vous pouvez assortir le grain du bracelet avec la matière de la chemise, c’est une touche d’élégance supplémentaire. Ici, une chemise en lin / elasthane et un tissu technique sur crocodile, agrémentés d’un cadran bleu profond. Remarquable.

    Une Flagship Longines sur tissu technique Avel and Men, en voile de bateau recyclée
    Ici, une Chopard LUX XPS en tissu technique sur alligator et une chemise Majestic Filature en lin elasthane

    Le pull rose et la montre pistache

    Tag Heuer Carrera verte, bracelet argent,  sur pull rose

    Que voilà une belle combinaison, un beau duo de couleur même. Choisissez une rose léger et un vert intense, ou l’inverse. Ma préférence va pour le haut rose et la montre verte mais cette paire fonctionne dans les deux sens. Un cadran rose et un pull vert par exemple. Des index dorés sont ici de très bon goût également. Inimitable.

    Noir mais blanc

    Si vous êtes l’heureux propriétaire d’une montre fantôme et d’un beau complet noir, n’hésitez pas à les coupler. Mais pour souligner l’un comme l’autre, une chemise claire viendra césurer l’ensemble de la plus belle des manières. Imparable.

    Le style vintage

    Une veste en daim néo vintage, style années 70 et une Zenith à peu près de la même époque, ça ne peut que fonctionner. Si le boitier est de forme, l’effet s’en trouve renforcé. Atemporel.

    La montre nue et les bracelets

    Je ne me permettrai pas de juger mais je croise souvent de beaux garde temps affublés de breloques ou de gourmettes en grand nombre. On peut vite tomber dans l’excès et j’ai personnellement l’impression que l’ensemble se dévalorise mutuellement. J’ai pourtant succombé à la tentation en essayant cependant de rester sobre. J’ai choisi une montre et un bracelet qui vont bien ensemble grâce à leurs designs baroques et leur matériau commun. Est-ce aussi beau que la montre ou le bracelet seuls ? Question de goût.

    Cuervo Historiador et bracelet Rochet

    Le style baroudeur

    Un chrono vintage, une parka, un vieux jean… Et une belle montre. Plongeuse, chrono ou bien militaire, le look est immédiatement cohérent.

    Le style driver

    Encore une fois, ces idées ne sont présentées qu’à titre indicatif. Un article plus poussé sur la personnalisation des montres est disponible ici.

    GALERIE

  • J’habille ma montre

    J’habille ma montre

    Bien sûr que les bracelets en peaux fournis avec les montres de grandes maisons sont beaux. Sont-ils pour autant toujours à la mesure des garde temps qu’ils agrémentent ? Ne trouve t’on pas un peu trop de crocodile sur les Cartier, les Omega, les Glashutte Original ? Les montres vintages, elles aussi, ne sont-elles pas portées avec des bracelets parfois indignes de leur beauté ?

    En d’autres termes, il est toujours possible de faire mieux que très bien. Et cela en vaut la peine. Trois solutions pour trois budgets différents sont possibles pour personnaliser votre montre et dans tous ces cas, l’effet Waouh est assuré.

    Testeurs invétérés que nous sommes sur Twistheure, nous avons fait le choix d’orner presque tous les modèles présentés sur le site d’une peausserie sur mesure ou d’une maroquinerie prête à porter. Car un bracelet nubuck sur une vintage ou un cuir cordovan sur une Omega sont des étapes importantes vers un amour renouvellé de vos pièces horlogères.

    Valeur ajoutée

    Je lance un pavé dans la mare. Certaines grandes maisons ne font pas assez d’efforts et proposent de magnifiques pièces horlogères avec du cuir embossé façon croco. Je pense a Longines par exemple qui est par ailleurs une des plus belles marques du marché. De plus, le crocodile est trop systématique. Il manque d’ailleurs de polyvalence pour être porté tous les jours. Les soir d’été, par exemple..

    Personnaliser sa montre et la rendre encore plus belle que belle, c’est facile et ça casse la routine, il suffit de quelques essais pour apprécier à nouveau votre précieuse.

    montre cuervo et bracelet kaki

    Quel budget pour un beau combo ?

    L’idéal est d’investir au moins 150 euros afin d’offrir un cuir à la hauteur de votre montre mais il est tout à fait possible d’obtenir de très beaux résultats avec un bracelet à 40 euros. Il faudra cependant bien chercher et tester plusieurs combinaisons. C’est d’ailleurs une bonne raison pour toujours conserver vos bracelets, même s’is ne servent plus.

    Il existe aussi des magasins spécialisés dans le prêt à porter mais les prix sont assez élevés par rapport au sur mesure. Ce qui est normal puisque les meilleurs artisans utilisent les plus beaux cuirs.

    Joseph Bonnie par exemple propose du prêt à porter qui convient très bien aux modèles vintages. Leurs deux-pièces en tweed sont très beaux et is sont parmi les rares à utiliser du cuir de Russie tanné selon une méthode séculaire et dont le parfum épicé a inspiré de très grandes maisons de parfumeurs. Nous reviendrons en détails sur ce cuir.

    Le sur mesure reste la solution la plus onéreuse mais aussi la plus complète. Vous pouvez absolument tout choisir sur un bracelet confectionné spécialement pour vous. Et il y a beaucoup plus de possibilités que vous l’imaginez :

    • La forme / la coupe
    • La couleur des tranches
    • La couleur du fil
    • l’épaisseur du cuir
    • la forme des extrémités
    • la matière intérieure
    • le choix de la peau
    • le sens de la découpe sur la peausserie
    • La présence ou non de points stop
    • avec ou sans coutures
    • le style des points
    • le nombre de points
    • deux pièces ou NATO
    • Perçages à votre taille exacte

    Pour 200 euros ou plus selon vos choix, vous porterez une création parfaitement assortie à votre garde temps. N’oubliez pas d’amener votre montre en magasin car des mesures précises sont nécessaires afin que votre boucle, ardillon ou déployante, soit adaptée.

    Changement de coupe

    Voici quelques exemples qui vous permettront de constater la différence entre les bracelets originaux, déjà très beaux, et ceux que nous avons choisis afin d’obtenir le plus bel accord. En général, les coupes de bracelets qui s’affinent aux extrémités ( 20 -16 mm ), sont adaptés aux montres vintages ou aux montres habillées. Alors que les coupes plus larges ( 20-18 mm ), évoquent un aspect contemporain. On peut donc moderniser une vintage ou rendre une pièce récente plus classique.

    Le cordovan

    Issu de la jambe du cheval, c’est un très beau cuir, épais et très résistant. Toutes les couleurs ne sont hélas pas disponibles, on croise surtout du noir, du chocolat, du burgundy, du vert profond et des tons caramels.

    C’est un cordovan sans coutures qui habille cette Panerai Quaranta et qui remplace le crocodile chocolat d’origine, un peu trop sobre. L’absence de coutures donne un aspect plus contemporain, c’est que nous voulions. Nous avons ajouté deux points stop clairs, proches des tons des index.

    Il s’agit d’un modèle sur mesure de chez ABP, un maroquinier hautement réputé dont la confection de bracelets est le cœur de métier :

    panerai quaranta et bracelet original chocolt crocodile
    Avant
    panerai quaranta et bracelet sur mesure caramel au poignet
    Après

    Un autre exemple de cordovan, imaginé dans un esprit encore plus contemporain et qui reprend la couleur centrale du cadran dur les tranches. Les deux points stop remplacent les coutures et renforcent l’esprit aventurier. Le but était ici de donner un côté plus versatile à cette Premier. Le cordovan est une peau qui vieillit en s’améliorant. Chacune de ses petites cicatrices anoblit la montre.

    breitling pistaccio et bracelet sur mesure dont les tranches reprenne la couleur du cadran,photo de la marque
    Avant
    breitling pistaccio et bracelet sur mesure dont les tranches reprenne la couleur du cadran, au poignet
    Après
    breitling pistaccio et bracelet sur mesure dont les tranches reprenne la couleur du cadran, posee sur une nappe rose

    Les bracelets Avel and Men

    Fabriqués en voiles de bateau recyclées ou en cordura et ornés d’une discrète cocarde tricolore en guise de signe distinctif, les produits Avel and Men sont très beaux. Mention spéciale pour la version jean que nous avons montée sur cette Aquitaine bronze Christopher Ward. Ainsi que le modèle en toile de voile bordé de rayures noires du plus bel effet sur un BB Tudor par exemple. La qualité se paie néanmoins mais il faut encourager le commerce regionnal surtout quand il recycle avec talent.

    montre christopher ward et bracelet avel and men bleu
    Lien vers Avel & Men

    Le cuir de Russie

    Cette méthode de tannage particulière qui dégage une odeur boisée de bourbon et d’épices véhicule plusieurs légendes. Inventée par un soldat russe qui aurait frotté ses bottes avec de l’écorce de bouleau… Le savoir faire se serait perdu jusqu’à ce qu’un navigateur tente de ramener un stock en Europe. Son bateau, naufragé non loin des côtes, aurait été retrouvé par des plongeurs en 1973 et les peaux intactes furent vendues. L’extraordinaire qualité de ce cuir a tellement enthousiasmé les maroquiniers que de longues recherches ont permis de percer le mystère du savoir faire disparu, en 2011.

    Nombre de parfumeurs ont également été si séduits par cette fragrance qu’on trouve aujourd’hui une bonne dizaine de créations qui lui sont dédiées. Même le réputé Serge Lutens s’est plié à l’exercice avec un parfum que j’ai l’occasion d’essayer, le Chergi.

    Les bracelets Joseph Bonnie que nous avons à la rédaction sont non seulement très beaux mais dégagent une belle odeur. Ils iront très bien sûr des montres vintages mais aussi sur des montres de ville, grâce à la coupe 20-16 mm.

    bracelet joseph bonnie en cuir de russie

    Le style nubuck

    Cette Longines Record est livrée sur acier ou avec un cuir caramel de belle facture. L’acier souligne cependant moins bien le cadran neo vintage de ce magnifique garde temps. Nous avons pensé à un bracelet prêt à porter au touché velours, follement retro et à deux points stop noirs assortis à la couleur du cadran :

    longines record et bracelet par défaut
    Avant
    longines record et bracelet moyen budget marron clair
    Après

    La seule méthode éprouvée : l’essayage.

    Il n’est pas si facile de trouver la plus belle combinaison. Le mieux est de disposer d’un stock de bracelets conséquent, de faire une première sélection puis d’essayer. Avec cette Slim AM2 March Lab, nous avons testé plusieurs duos :

    AM2 et son bracelet noir par défaut
    Le duo original
    AM2 essai de bracelet violet
    AM2 ESSAI BRACELET

    Finalement nous avons choisi une solution différente. L’acier a battu le cuir.

    AM2 essai de bracelet acier

    Les matériaux moins connus

    • le liège
    • la voile de bateau recyclée
    • les NATO ccuir
    • le tweed
    • La feuille de bois NUO
    • L’esturgeon ( ou d’autres cuirs à base de peaux de poissons )

    Quand c’est déjà parfait…

    Dans certains cas, il n’y rien à redire, rien à refaire. Le modèle Chopard LuC XPS est un des rares que nous n’avons pas changé. Ce n’est pas un hasard car non seulement il est parfaitement assorti au cadran mais c’est en plus une pièce magnifique. Combinaison hybride d’un tissu technique apposé sur un crocodile ( qu’on ne peut apercevoir que le bracelet retourné ), il est difficile de surpasser le résultat.

    Montre chopard LUC bleue et son cadran sous un jeu de lumière et d'ombre
    Un des plus beaux bracelets que j’ai croisé
    Intérieur du bracelt chopard de la LUC xps

    L’envers du bracelet

    Idem sur l’Omega Railmaster dont l’élégant et discret bracelet en tissu, agrémenté de deux points stop, souligne la classe du boîtier.

    Bracelet original de l'omega Railmaster
    Parfait dès l’achat, bravo Omega

    Ou trouver de beaux bracelets ?

    • Le sur mesure : chez ABP, Jean Rousseau, MisterChrono. Les délais varient entre 15 jours et 7 semaines. Mais ça en vaut la peine. Camille Fournet , qui travaille avec Jeager Lecoultre, fait également parti des meilleurs.
    • Le prêt à porter : Handdn propose de très belles choses. Hélas les prix sont fortement majorés par des frais de port exubérants. Un bracelet à 150 euros vous en coûtera 200. Pour un produit qui pèse 40 grammes ? Mais ils sont magnifiques. Hirsh est un peu trop cher à mon goût mais les produits sont de qualité.

    Galerie

    Voici quelques images complémentaires parmi lesquelles vous trouverez les trois solutions abordées plus haut : Prêt à porter abordable, de qualité supérieure et bracelets sur mesure. Je ne dévoile pas davantage de détails, à vous de deviner la catégorie à laquelle chaque photo appartient :

    ESSAI BRACELET TUDOR petit budget
    longines flagship et bracelet avel and men bleu
    Montre metroplolis louis erard et bracelet couleur epices
    Reverso classique medium et bracelet sur mesure suédé ABP

    A lire aussi : Ma montre m’habille

  • Les remontoirs à montre, le bon budget

    Les remontoirs à montre, le bon budget

    Si vous possédez plus d’une montre automatique et que vous en changez régulièrement, le remontoir est un accessoire très pratique. Il permet en effet de conserver le remontage sans avoir à porter votre montre et d’éviter la remise à l’heure. Il suffit d’y placer votre garde-temps, de choisir le sens de rotation et d’appuyer sur le bouton. Mais il faut bien choisir cet outil car les remontoirs d’entrée de gammee peuvent avoir les pires défauts, voire même dérégler vos précieuses. Ce qui nous amène à la question : cet accessoire est-il indispensable ? Si oui, quel est le bon rapport prix / utilité ?

    L’entrée de gamme et ses défauts rédhibitoires

    Comme je le signalais plus haut, le pire défaut d’un remontoir c’est bien de magnétiser la montre qu’il est censé remonter. Et ce n’est pas l’unique défaut des modèles premier prix, il y a d’autres inconvénients :

    • Le bruit
    • Pas de batterie intégrée ( possibilité d’alimentation par piles )
    • Alimentation secteur obligatoire à la maison
    • Pauvreté des matériaux
    • Problèmes de sécurité électrique
    • Pas d’application Smartphone
    • Magnétisme du ressort ( vérifié à la boussole )
    remontoir Mido

    Ce dernier point est plutôt problématique, voire carrément impardonnable. Le coupable ? La partie autour de laquelle on attache la montre comporte un ressort en ferraille qui peut magnétiser votre montre et causer sa dérive ( retard ou avance ). Un comble. J’ai testé un de ces remontoirs avant d’en parler, j’ai vérifié à la boussole avant et après remontage : ma montre a été légèrement magnétisée. Je ne peux pas imaginer que les constructeurs aient négligé un tel défaut mais sur le remontoir ( offert ) que j’ai essayé, c’est arrivé. Loin de moi cependant l’idée de fustiger ce produit Mido en particulier qui a le mérite d’être financièrement abordable. Son tarif est de 130 € mais il est parfois offert lors de l’acquisition d’une montre neuve de la marque. Malgré ce point positif, je vous encourage à opter pour une meilleure qualité.

    Lien vers le remontoir Mido

    Revue du Swiss Cube, finition cuir

    On change littéralement de catégorie avec cette marque suisse dont les tarifs la placent vers le milieu de gamme. Les produits sont de très bonne facture et remplissent la liste des prérequis exigés pour un remontoir digne de ce nom. À modèle égal, l’écart de prix est conséquent chez SwissKubik, il se justifie entièrement par les finitions qui sont purement esthétiques mais qui modifient beaucoup les tarifs. De 450 € environ pour un modèle standard on monte à 900 € pour une version cuir, voire 1100 € pour une collaboration avec un designer. Beaucoup d’autres matériaux différents et d’accessoires sont proposés, comme la vitre ou les supports de montres de tailles variées. Il convient de souligner que l’objet est toujours beau et qu’il mettra votre tocante en valeur. Les performances des Swisskubik sont cependant toutes égales, peu importe leur aspect. Et elles sont à la hauteur du prix tarifé.

    • Piles avec deux à trois ans d’autonomie. Remplaçables, non rechargeables
    • Alimentation usb C 5 v
    • Silence absolu
    • Application SmartPhone
    • Réglages complets et présélections par montres via l’application
    • Cubes empilables

    Le SwissKubik est egalement décliné en modèles une, deux, trois et quatre montres mais il est possible de les empiler. Ci contre, c’est le modèle testé dans cette revue. Recouvert d’un très beau cuir de veau marron coutures ton sur ton qui ne dénotera pas avec votre belle montre. Si je ne me trompe pas, c’est le Masterbox Couture.

    six modèles ensemble
    Un modèle quatre montres

    Les défauts de ses qualités

    Une batterie de trois ans c’est magnifique, la mienne est d’ailleurs toujours à 100 % . Mais ce n’est pas écologique du tout. Heureusement, une alimentation 5 v par USB C est disponible elle est très pratique pour voyager. L’application permet de choisir plusieurs paramètres comme le nombre de tours minute, le sens de rotation, la couleur des leds témoins… Il est possible de créer des profils et de les nommer afin d’adapter le remontage aux spécificités des montres.

    Lien vers le remontoir Swisskubik

    Quid des remontoirs très haut de gamme ?

    Ils sont beaux, ils sont magnifiques et s’ils ne fonctionnent pas mieux qu’un SwissKubik, ce sont avant tout des écrins fonctionnels à la hauteur des plus beaux garde-temps, de véritables objets de collection dédiés aux montres de collection. On trouve pléthore de designs somptueux et de matériaux nobles mais pas d’innovations technologiques notables.

    Remontoir Rapport London chez Ocarat 1825 €
    Remontoir Lefignet, télécommande et verouillage digital
    Remontoir Westminster chez Timespinners

    L’esthétisme de ces créations surpasse de loin l’utilité de leur fonction mais quel plaisir pour les yeux !

    À savoir

    Source : Chrono24

    Avant de remonter votre montre avec l’un de ces accessoires, il vous faut vérifier le sens de rechargement ou si elle se recharge de façon bidirectionnelle. C’est pour cette raison que l’on trouve toujours un bouton de changement du sens de rotation ainsi qu’une fonction d’alternance sur tous les remontoirs. Sur le Swisskubik, il faut passer par l’application.

    Conclusion

    Si votre budget le permet ou s’il vous sied d’acquérir un bel objet utile, le Starterbox est un des produits qui propose le meilleur rapport qualité prix dans sa version de base. Ses piles très longue durée et son alimentation USB, son look moderne et son application idoine serviront parfaitement leur office : à savoir remonter votre montre lorsque vous ne la portez pas, vous évitant ainsi un remontage intempestif. Généralement, les possesseurs de remontoirs ne regardent pas à la dépense ce qui ne signifie pas qu’ils consacreront des milliers d’euros à cet achat. Swisskubik a su se placer intelligemment dans une gamme tarifaire abordable qui attirera un nouveau type de consommateurs.

    Une question demeure malgré tout : le remontoir est-il foncièrement utile ? Le débat demeure car sa praticité est indéniable mais le contre argument principal est qu’il diminue la période entre les révisions. En effet, une montre à l’arrêt ne s’use pas contrairement à une montre qui tourne en permanence. C’est un détail qui peut avoir son importance.

  • Double face, une vie avec la Chopard LUC XPS

    Double face, une vie avec la Chopard LUC XPS

    De prime abord la Chopard LUC que vous allez découvrir aujourd’hui est simple, classique, épurée. Elle est en réalité bien plus complexe qu’il n’y paraît car elle combine deux caractéristiques que l’on croise rarement ensemble : un modèle deux aiguilles et un calibre micro rotor. Autrement dit, un mouvement haut de gamme sans petite ni grande seconde. Intriguant.

    J’ai eu le temps de bien apprécier cette LUC, je la porte depuis longtemps. Effectivement, la montre du jour n’est pas un exemplaire de test mais une pièce de famille. C’est d’ailleurs le cas pour la majorité des montres testées sur ce site. Elles sont portées et elles vivent. Ce qui apporte davantage d’objectivité à nos tests publiés seulement au terme d’une longue période d’observation. Nous pouvons ainsi proposer des revues plus complètes, plus riches et plus indépendantes.

    Cette Chopard est portée depuis une paire d’années. Deux ans sur un poignet, c’est suffisant pour faire le point.

    La Chopard LUC XPS micro-rotor

    À peine plus épaisse qu’une pièce de deux euros, elle ne se contente pas d’être belle. Son mouvement est excellent. C’est d’ailleurs ce calibre particulier qui m’a attiré en premier lieu, j’ai trouvé le contraste entre la complexité du micro rotor et la simplicité du modèle deux aiguilles peu communne. Les micro rotor sont d’ailleurs la spécialité de la marque.

    À sa naissance, la maison Chopard était une horlogerie, ce n’est que plus tard que le département joaillerie fut créé. 164 ans d’expérience dans ces deux domaines ont permis à cette marque renommée de proposer des créations esthétiquement irréprochables. Il fallait bien ce degré de compétence pour conjuguer beauté, luxe et simplicité. C’est là tout l’esprit de cette LUC dont la pureté dissimule de véritables qualités horlogères.

    Un cadran bleu tout en nuances

    Son cadran bleu profond au polissage subtil, ses deux aiguilles art déco et ses index dorés lui confèrent une élégance sans ostentation. C’est un garde-temps polyvalent qui se porte au quotidien comme à une soirée distinguée, avec un t-shirt blanc ou un complet sombre.

    Les chiffres sont apposés dans une typographie contemporaine dont la proportion légèrement surproportionnée souligne la modernité. Le mariage du bleu et du doré est comme toujours réussi, difficile d’ailleurs de rater ce genre de duo. Les index et le cadran sont dénués de chemin de fer afin d’alléger le design et le diamètre de 40 mm permet un dégagement assez conséquent pour offrir une parfaite lisibilité, même en condition obscure.

    Enfin, il faut parler de ce bleu. Intense et soutenu, royal mais naturel, qui joue ici le premier rôle. C’est un bleu moyen mais assez profond, traversé par de subtiles lignes de polissage unidirectionnelles qui convergent vers Le centre. Le résultat est somptueux et dynamique.

    Le travail esthétique sur ce cadran est bigrement efficace et la glace saphir plate permet, nous l’avons vu, d’apprécier les lignes verticales fines du polissage qui courent à travers la lunette. Cette dernière est juste assez épaisse pour que l’on puisse apprécier les 40 millimètres du boitier à leur juste valeur. Il arrive effectivement qu’une lunette trop fine ou trop large fausse la perception qu’on a d’un boitier. Trop large, la montre paraitra plus petite et trop fine elle aura l’air d’être plus grande.

    Les aiguilles sont d’inspiration art déco ( entre le style dauphine et le glaive inversé ). Elles m’évoquent la silhouette d’un gratte ciel new yorkais des années folles mais cela reste très personnel. Enfin, les index sont très classiques, on remarquera cependant qu’ils respectent la dimension des chiffres, ce qui influe sur le design.

    En résumé, cette LUC est la démonstration ultime que l’on peut faire beaucoup avec peu. C’est simple mais somptueux, discret mais élégant.

    Le boîtier

    L’acier utilisé par la maison Chopard répond au doux nom de Lucent Steel. Littéralement acier clair. C’est un nom à la consonnance marketing évidente et je doute que le 316 L de cette LUC brille davantage que celui de Cartier. De l’acier, c’est de l’acier. Celui ci est en revanche recyclé par la marque qui ne se prive pas de communiquer sur cette caractéristique. C’est la mode..

    Le boîtier est entièrement poli à l’exception des flancs brossés horizontalement, ce qui souligne encore la finesse de la montre. Les cornes sont très classiques et l’espace entre elles est de 20 mm. Pas de système à changement rapide ici mais franchement il serait criminel d’ôter ce bracelet qui complète le cadran dans un camaïeu aussi beau que classique.

    Le fond de boîte est serti de l’inévitable glace saphir qui offre une vue dégagée sur le mouvement si bien décoré.

    Double identité

    Tout comme le calibre manufacture micro rotor détonne avec la version deux aiguilles, l’esprit  » Denim  » du bracelet cache lui aussi bien son jeu. Il s’agit en effet d’un cuir de crocodile recouvert d’un tissu technique. C’est une très belle réalisation artisanale qu’un maroquinier serait fier de présenter à son catalogue. Les coutures ton sur ton sont quasiment invisibles ce qui renforce l’illusion d’un bracelet en tissu plein. On ne croirait pas qu’une peau se cache sous ce tissu. Le bleu nuit et le blanc tacheté alternent et donnent l’impression visuelle de texture que confirme la sensation au toucher.

    Cette jolie pièce est montée d’origine mais Chopard fournit un bracelet de courtoisie en alligator marron, plus classique.

    La boucle ardillon signée est de belle facture et finit bien l’ensemble.

    Tissu technique sur crocodile

    Le calibre LUC 9653 L à double barillet

    L’atout majeur des mouvements à micro rotor, c’est la finesse. La petite taille de leur masse oscillante permet de s’affranchir de l’épaisseur habituellement utilisée par un composant qui représente jusqu’à 30 % de la surface totale du calibre. Cette dimension modeste offre la possibilité de l’inclure « dans » le mouvement plutôt qu’au dessus.

    Calibre L.U.C 96.53-L, double barillet coaxial, 60 h, 3.30 mm , boitier 7.20 mm, développé en interne.

    Les autres caractéristiques du 9653 sont intéressantes. Son double barillet lui permet d’atteindre les 60 h théoriques de réserve de marche sans que le calibre dépasse les 3.30 mm d’épaisseur. Les deux barillets sont coaxiaux, ce qui contribue au gain de place ( leurs spires intérieures sont toutes deux attachées au même axe, d’où le terme employé ).

    Les mouvements Chopard sont dits  » manufacture ». Ce terme est hélas souvent galvaudé dans l’industrie horlogère. Certaines marques se contentent de retravailler un mouvement et affiche la mention « calibre manufacturé ». Alors qu’ici il s’agit bien d’un mouvement développé en interne par Chopard. Je n’entrerai pas dans le débat de la définition de ce terme mais le fondateur de la marque s’est engagé à développer entièrement ses calibres, il y a déjà bien des années :

    Entièrement conçu, réalisé et assemblé dans les ateliers haute horlogerie de Chopard et certifié chronomètre par le COSC, le mouvement mécanique à remontage automatique L.U.C 96.53-L est basé sur le premier calibre développé par Chopard Manufacture en 1996. Il bat à une fréquence de 28’800 alternances par heure (4 Hz) et dispose d’une réserve de marche de 65 heures grâce à la technologie Chopard Twin, système inventé par la Maison et associant deux barillets coaxiaux. Ce dispositif représente une prouesse technique remarquable compte tenu de l’extrême finesse du mouvement qui ne mesure que 3,3 mm d’épaisseur.

    Un modèle d’une grande finesse

    7,20 mm pour une montre à remontage automatique, c’est une belle performance. Cette finesse apporte de l’élégance et de la discrétion. La montre glisse facilement sous la manche et se laisse gentiment apercevoir, dévoilant son cadran bleu profond. Le réglage de l’isochronie est effectué sur cinq positions. Ce qui signifie comme son nom l’indique que l’horloger à réglé la montre à plat, à 90 degré etc… La précision s’en trouve ainsi améliorée.

    21 rubis protègent le calibre des frottements et de l’usure et allongent la durée de vie du garde temps. La garantie de deux ans extensible s’apprécie néanmoins. La LUC est une montre pour la vie, c’est le minimum syndical dans cette gamme de prix.

    Pour finir, il faut parler de la décoration du 9653. Finement sculpté, on pourrait croire que ce mouvement est manuel tant l’absence de l’habituelle masse oscillante trouble la perception. Mais on découvre vite le minuscule rotor, lui aussi richement paré de motifs soleillés.

    Source Watchbase caliber

    Verdict

    Si l’on apprécie les montres habillées suffisamment discrètes pour être portées au quotidien, sans avoir à se soucier du style vestimentaire, on ne peut qu’aimer cette LUC. Elle s’adaptera aux circonstances, on la remarquera sans qu’elle suscite trop de convoitise et les amateurs de belle horlogerie n’y trouveront rien à redire. Dans sa version bleue, car elle existe en blanc, elle saura vous plaire de longues années durant et son style contemporain lui garantira un beau voyage générationnel.

    À ce propos, s’il faut noter que la partie horlogère est exempte de toute panne, retard ou autre disfonctionnement, le bracelet commence à souffrir. Le tissu technique apposé sur la peausserie se détache peu à peu. Dommage pour une montre à ce tarif.

    Vous aurez compris que cette LUC est la montre de la dualité. Micro rotor, modèle deux aiguilles, tissu technique qui est en fait basé sur une peau de croco et double barillet. Même l’apparente simplicité du design dissimule une recherche intense et un véritable travail sur les proportions et dimensions.

    Cette montre est magnifique.

    Galerie

  • Louis Erard, test de la Metropolis The Horophile

    Louis Erard, test de la Metropolis The Horophile

    Pour cette revue qui fait partie des toutes premières du site, j’ai choisi une montre en fonction de son esthétique, de son originalité et de son charme : une Louis Erard. Si cette marque est relativement confidentielle, elle est tout de même connue et reconnue par les amateurs et bénéficie d’un réseau de distribution national à l’image de sa renommée française : modeste mais efficace.

    L’histoire de la maison

    La production des premières Louis Erard aurait débuté autour de 1930 mais j’avoue que je n’ai pas trouvé de belles vintages pour illustrer mon propos. Je sais cependant que cette marque est spécialisée dans les régulateurs et les cadrans Émail Grand Feux ( poudre de verre fondue sur base en métal avec ou sans inserts ). Elle s’est également essayée à la marqueterie ainsi qu’ aux chronographes mono poussoir et même aux cadrans asymétriques. Avec bon goût d’ailleurs. Enfin, la maison est friande des métiers d’art et des collaborations avec l’inévitable Seconde Seconde par exemple.

    Email grand feux

    La The horophile 39 mm est un exemple pertinent puisque elle a été désignée avec le site : The horophile, spécialisé dans les revues de montres de caractère. La Métropolis n’en manque justement pas.

    C’est un modèle trois aiguilles, petite seconde, plein de charme. Son cadran au guilloché circulaire évoque les disques vinyle, sa couleur tabac / cuivre, sa taille contenue et ses aiguilles dîtes tower dont on croirait qu’elles profilent un buildings new-yorkais, rappellent les ambiances feutrées des fumoirs. Le tout est furieusement art-deco et s’assume fièrement en tant que garde-temps néo vintage.

    Le cadran, l’âme de la montre

    Le thème de ce cadran, c’est le cercle. Les index sont insérés entre deux disques au centre desquels se répètent des sillons décroissants. Cette juxtaposition hypnotique dirige le regard au centre du cadran, vers les aiguilles dorées.

    La forme longiligne de ces dernières contraste avec la rondeur générale de la Metropolis mais cette discordance est bienvenue. Enfin, le cercle réservé à la petite seconde achève de décliner le cercle sous toutes les formes qu’on peut trouver sur un garde temps.

    Les index, quant à eux, sont naturellement remplacés par les chiffres dont la calligraphie ajoute une ultime note art déco.

    montage photo , reflet d’un bâtiment art deco

    Des anses courbées pour le boîtier

    Assez peu répandues, les anses courbées permettent de combler l’espace naturel entre le début du bracelet et les bords du boîtier. Cette  » figure de style  » permet d’éviter que les cercles concentriques du cadran jurent avec l’extrémité droite d’un bracelet standard. En tout cas, c’est mon opinion.

    Enfin, les angles des cornes viennent se heurter à la rondeur du boîtier dans un joli contraste :

    Anses courbées originales

    Neo deco

    De 1920 à 2020, la Metropolis est un pont entre deux époques que cent ans séparent. L’absence de logo en dehors de la couronne signée renforce, selon la maison Louis Erard, l’esprit néo déco. Personnellement, je vois un cadran épuré dont les cercles captent la lumière d’une belle façon, construit sur les bases d’un modèle assez répandu chez LE . Notre modèle Excellence est également issu de cette famille de boîtiers mais en 42 mm :

    Version sectorisée 42 mm, bracelet custom comme toujours

    Quatre couleurs

    Lors de l’acquisition de notre exemplaire seules trois couleurs étaient disponibles. Saumon, tabac et gris cendré. Le choix fut difficile. Une quatrième couleur est sortie plus tard : vert moyen. Un petit peu plus difficile à porter à mon sens.

    Création et collaboration

    Chez Louis Erard l’esprit d’indépendance n’exclut pas les talents extérieurs. La collaboration avec des designers et des métiers d’art a donné naissance à de magnifiques résultats. On trouve au catalogue un très beau cadran marqueté, un autre réalisé avec une artiste qui allie avec classe le noir et les tons pastels ( inspiré par une palette de maquillage ), des guillochés mains, des pierres fines, des gravures… Sans parler de la série asymétrique aussi impertinente qu’élégante.

    Les régulateurs

    C’est la spécialité de la maison, indéniablement. Pour rappel, un régulateur est une complication qui sépare les heures des minutes et des secondes dans deux ou trois sous cadrans ( la trotteuse peut être centrale ).

    Je trouve les régulateurs très lisibles et propices à beaucoup de créativité. Parfois combinés à un chronographe mono poussoir, ils offrent beaucoup de possibilités d’agencements sur le cadran. La version fantôme, ci dessous en haut à gauche, est fabuleuse. Mais j’ignore parfaitement comment lire l’heure ( minute au centre, heure en haut, seconde en bas ).

    Au quotidien

    Avant de conclure, j’aimerais parler du cœur de cette Louis Erard. Classique mais efficace le mouvement automatique Sellita fonctionne jusqu’à 38 heures d’affilée sans remontage. On trouve habituellement cette version SW261-1 sur des modèles manuels petite seconde comme le souligne Caliber Corner. Cette version automatique est donc peu commune.

    Le fond saphir permet d’admirer la machinerie mais j’aurais préféré un fond fermé, plus en accord avec l’esprit de la montre à mon sens. Avec la gravure d’un cigare fumant dur un cendrier par exemple.

    La lisibilité nocturne de cette LE est correcte mais sans luminova, c’est forcément moins efficace. Les aiguilles sont assez brillantes et larges pour lire l’heure dans la pénombre mais on est loin de la montre outil. Il est vrai que c’est une montre de ville et que l’ajout de matière phosphorescente aurait nui au design des aiguilles. L’intérêt qu’on porte à ce garde-temps est ailleurs de toute façon.

    Après plusieurs mois, vous apprécierez toujours votre Metropolis The Horophile. Elle a une façon inimitable de prendre la lumière grâce à ses cercles concentriques, et ce sous tous les éclairages.

    C’est un garde-temps avec une belle personnalité qui plaira aux collectionneurs comme aux amateurs de montres habillées mais polyvalentes. Nous avons changé le bracelet pour une version suédée couleur épice qui se marie très bien avec les ton tabac du cadran. À noter qu’une version spécial Dubaî vient de sortir.

    Spécificités

    • Taille du boitier : 39 mm
    • Épaisseur : environ 12 mm
    • Référence : 34248AA66.BVA151
    • Fond saphir
    • Mouvement : Selitta SW 261-1
    • Fonctions : Heures Minutes Petites secondes
    • Réserve de marche : 38h
    • Etanche : 50 m
    • Entrecorne : 20 mm

    Je vous encourage à visiter le site de la marque et vous précise qu’on trouve des Louis Erard chez Ocarat ( O’Chrono ), c’est d’ailleurs de là que vient notre Metropolis.

  • Test de la Breitling Pistachio

    Test de la Breitling Pistachio

    Une allure de chronographe d’antan, un calibre manuel version moderne et des couleurs atypiques, la Breitling Premier est au confluent des styles et des époques. Si je prends la plume et choisis ce garde temps pour cette toute première revue, ce n’est effectivement pas un hasard. Cette pièce deviendra un classique, j’en suis certain. Pourquoi ? Car elle plaît à beaucoup d’amateurs aux goûts pourtant fort différents.

    Esthétiquement, la Breitling Premier séduit aussi bien les connaisseurs férus de design contemporain que les amoureux du siècle dernier. Son diamètre contenu, sa couleur franche mais discrète, son boîtier joliment travaillé sur les flancs et son cadran bicompax parachèvent cette pièce dont le bon goût ne s’arrête pas à son esthétique d’époque. Son mouvement manufacture manuel rappelle aussi les codes des années 50 et leurs chronographes caractéristiques : deux sous-cadrans pour les petites secondes et les minutes de la fonction chrono, des chiffres arabes et des aiguilles argentées, le tout cerclé par un chemin de fer détaillé.

    D’hier à aujourd’hui

    Le boîtier mesure 40 mm, il est flanqué d’ actionneurs plats et d’une belle épaisseur de 13 mm. Ce sont les chiffres d’une proportion soigneusement étudiée que nous offre Breitling, la parenté avec les chronos vintage est encore une fois évidente. Le style de ce chrono ne nous emmène cependant pas que vers le passé, les flancs du boitier sont en effet guillochés dans un esprit contemporain. La Premier assume donc pleinement ce qu’on appelle aujourd’hui un design neo vintage. En reprenant les codes des chronos 35 mm monocompax* des fifties et en y ajoutant une touche de modernité, la marque nous rappelle qu’elle a joué un rôle prépondérant dans l’histoire de la chronométrie. Et que cette histoire continue.

    Breitling Geneve des années 50 35 mm

    S’il était un défi à relever, c’était bien celui d’insuffler à un chronographe moderne un style distinctif de la production historique tout en louant son esthétique intemporelle. Quand l’on se targue d’avoir participé à la démocratisation des chronos, avant même l’arrivée des montres bracelet, il faut rendre un sans faute. C’est probablement avec cet héritage en ligne de mire que Breitling a conçu la Premier .

    Fusion de deux Breitling

    Toutes proportions gardées 

    De nos jours, la dimension des montres a évolué et s’il eut été courageux de conserver la taille contenue d’antan, la Premier n’en conserve que les proportions.: De 35 mm de diamètre et 18 mm d’entre-cornes des anciens modèles, on passe ici à 40 et 20 mm, soit un rapport équivalent. Ce n’est pas un hasard.

    Une Premier des années 50, 35 mm

    À la tradition se mêle une élégance que subliment les couleurs de la gamme B09 : pistache, coquille d’œuf ou blanc. Le contraste discret les index brillants et les tons pastels de ce garde temps font qu’il se porte aussi bien habillé d’un costume qu’avec un t shirt et un beau jean. Comme à l’ère des chronographes, on ne trouvera pas de couleur trop forte ni de version panda de ce modèle, bien que le noir et le vert intense soient disponibles dans la gamme en 42 mm. Je pense que Breitling a volontairement respecté l’homogénéité des tons au profit du classicisme des cadrans. Son fini mate sans fioritures ni finition particulière me conforte dans cette idée.

    Le calibre B09

    C’est un vrai parti pris de proposer un calibre manuel car le remontage mécanique est affaire d’amateur. Tout le monde n’apprécie pas ce rituel. Mais il fallait aller au bout de la politique retro et le B09 est ce qui se fait de mieux chez Breitling. Les performances sont évidemment au rendez vous avec 70 h de réserve de marche et une dérive sous les 5 secondes / jour pour le modèle testé. On peut dire que ce mouvement ne se contente pas d’être beau, il est également très précis et laisse volontiers admirer ses atours sous un dôme de saphir aguicheur. Ce dernier vient d’ailleurs déroger au design historique puisque les fonds saphirs n’étaient pas traditionnels au vingtième siècle.

    Spécificités du B09

    • Certification COSC
    • Réserve de marche de 70 H
    • Calibre manufacture basé sur le B01
    • 28800 a/h
    • 28 rubis
    • Chrono à roues à colonnes ( dispositif dédié au fonctionnement du chronographe : mise en route, arrêt et remise à zero )
    Source Watchbase
    Le B09 dans toute sa splendeur
    Surimpression du calibre

    La Pistacchio au quotidien

    Sur Twistheure, on ne parle que de ce qu’on porte. Ma Breitling Premier est probablement la pièce que je mets le plus. J’ai pourtant toujours autant de plaisir à y porter le regard. Partenaire idéale de mon blouson en cuir , elle a reçu bien des éloges malgré sa discrétion. Remarquable mais subtile, c’est la définition même de l’élégance ou je ne m’y connais pas. Je la marie avec du rose, du marron mais pas de blanc ni de bleu foncé. Je me fie aux couleurs complémentaires et j’évite les fautes de goût ( pas de survêtement ).

    La Pistachio se porte avec plaisir et facilité. Ses 70 heures de réserve ne sont jamais un obstacle et le cérémonial de remontage fait partie de la satisfaction.

    Personnalisation

    J’aime beaucoup cette montre, j’apprécie moins son bracelet d’origine. Je suis toujours déçu par le manque d’imagination des marques et les sempiternels bracelets crocodile qu’on trouve inévitablement. Les anses courbées choisies par Breitling ne m’ont pas convaincu non plus mais c’est affaire de goût. C’est pourquoi j’ai monté un cordovan cognac légèrement vieilli, dont les tranches reprennent la couleur du cadran. Cela renforce l’aspect vintage et le rappel chromatique est subtil mais visible.

    Cordovan 3,5 mm

    Un dernier mot

    Cette Breitling entrera t-elle dans l’histoire de l’horlogerie ? Je l’ignore. Mais on la trouvera longtemps sur le marché de l’occasion et je gage que sa valeur se stabilisera, avant de plus tard augmenter. Pour le moment elle est toujours en production. Moderne, originale, classique et un brin vintage, le seul obstacle reste son prix de 8500 €. À noter que cet exemplaire valait 7800 € neuf, il y a deux ans. Breitling a cédé aux 10 % d’augmentation habituels et ce ne sera pas la dernière fois.

    Au quotidien ou à porter lors des soirées de l’ambassadeur, la Breitling Pistacchio est un garde temps pour la vie dont il est difficile de se lasser. Ni trop vintage, ni trop moderne, la Premier est sobre et classe. Sa couleur douce et chaleureuse teintée d’une légère impertinence est une ode aux temps anciens mais aussi une annonce qui semble dire : le changement est une part de la tradition.

    *Monocompax : Pour être tout à fait exact, la Premier n’est pas bicompax car ses deux sous cadrans ne sont pas dédiés à la fonction chronographe.

    GALERIE

    Bracelet original, magnifique
  • La serica 5303 déconstruite

    La serica 5303 déconstruite

    Oui, nous aimons les Cartier, les Jaeger Lecoultre, les Breitling. Mais c’est justement parce que nous aimons le beau que nous savons reconnaître une pépite horlogère quand nous en croisons une. Client chez Joseph Bonnie, c’est tout naturellement que j’ai découvert la Serica 5303 et que j’ai proposé une revue. C’est son cadran qui m’a interpellé en premier. Peu adepte des plongeuses, j’ai pourtant eu un vrai coup de cœur pour ce garde-temps et ses index décentrés, sa lunette vert d’eau et ses pièces de bouts qui sont pour moi l’accessoire ultime.

    Ni une ni deux, j’ai contacté la marque afin de rencontrer Jérôme et de vous faire découvrir le processus de création de cette pièce bien de chez nous. En parcourant le catalogue puis en rencontrant une partie de l’équipe, il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre que chez Serica, on a longuement réfléchi la naissance de la collection.

    Afin de conjuguer esthétisme et fonctionnalité tout en apportant une valeur ajoutée, il était nécessaire d’analyser l’histoire de l’horlogerie et de comprendre ce qui a fait la quintessence des montres iconiques. En résumé, pour faire au lieu de refaire, il faut s’inspirer, comprendre puis proposer.

    Anciennes références Serica, WMB

    Reflexion horlogère

    Qui ne reconnaîtrait pas une Cartier Tank, qui ne saurait pas dire qu’une montre à lunettes tournante est dédiée à la plongée ? Pourquoi certains designs ont marqué l’histoire et comment réitérer cet exploit ? C’est le point de départ qu’à choisi Jérôme. Passionné depuis toujours, ses cahiers d’écoliers étaient probablement parsemés de dessins de cadrans. Les montres, c’est sa vie. Et elle fut nourrie d’une longue réflexion avant d’aboutir à la naissance de la marque.

    C’est quoi une montre Serica ? Une montre étanche, automatique, certifiée chronomètre. Cette assertion résume la gamme, définit le catalogue de la marque, m’explique Jérôme. Mais avant d’obtenir ce résultat, il y a eu beaucoup de travail.

    Les étapes de création

    Le point de départ de la création d’un garde temps, je l’ai toujours cru, c’est le design du cadran. Au fur et à mesure de l’entretien avec Serica, je m’aperçois que je ne pouvais pas être davantage dans l’erreur.

    Pour penser une montre, il faut partir de sa fonction. Donner une information utile, répondre à un besoin : la lecture de l’heure. C’est à dire faire se rencontrer l’aiguille et l’index.

    Autrement dit : du besoin naît la forme. C’est le point de départ de la création du cadran, tout du moins de son design. Toute la gamme a été ainsi créé par Jérôme. On peut d’ailleurs le constater : le style Serica est distinctif.

    L’habillage

    Index ronds et allongés, aiguilles flèche, appliques épaisses de 0,3 mm, émail. Et bien sûr la lunette qui vient sertir le tout. D’abord été élaboré en 2D par l’artiste puis envoyé à un bureau d’étude, une autre étape était franchie. On peut certes imaginer n’importe quoi mais il faut que ce soit faisable.

    La fabrication du cadran

    Source : Beaubleu

    Le point de départ du processus : un cercle en laiton ( probablement utilisé pour sa tendreté ). Il peut être estampé ( pour les plus imposants ) ou galvanisé. Viennent ensuite beaucoup d’étapes qui diffèrent selon le résultat attendu mais les guillochages par exemple sont faits à la main. L’émaillage est également une étape complexe dont la répétitivité et la constance sont les principaux écueils. Bien d’autres échelons sont disponibles et proposés par les cadranniers, un métier de plus en plus rare. Electrodéposition, galvanoplastie, sertissage, brossage… Sans parler des techniques de champlevé, de laquage ou des processus plus modernes comme le traitement pvd ou le laser. Une symbiose entre l’artisanat et la technologie.est indispensable afin d’obtenir le meilleur résultat.

    Une gamme cohérente et trois boitiers différents

    Le cadran est créé, le processus de fabrication arrêté, il faut désormais s’attaquer aux boitiers. J’utilise le pluriel car la 5303 n’est pas strictement identique à ses sœurs. Même en observant attentivement les trois boitiers, on ne voit pas qu’ils sont subtilement différents. Il fallait rencontrer le créateur pour le savoir. Cornes un peu plus imposantes ici, épaisseur plus importante là, les différences sont discrètes mais réelles.

    Les finitions polies et brossées sont, quant à elles, identiques sur tous les boitiers.

    Les accessoires Serica, aller retour vers le passé.

    Partie intégrante du produit, l’accessoire doit non seulement respecter l’esthétique globale mais il doit aussi la sublimer. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de bracelets en métal. Celui qui est livré avec la 5303 met joliment le boîtier en valeur, on note d’ailleurs qu’il comporte également des pièces de bout. Celles-ci fonctionnent uniquement avec le bracelet idoine. Plusieurs solutions pour le remplacer sont disponibles et un second bracelet en acier est disponible.

    Le bracelet Bonklip existe depuis les années vingt, m’apprend Jérôme. Idem pour le fermoir déporté. Cela n’empêche pas que chez Serica, tout est pensé et repensé. Le bracelet iconique est bien plus fin que son aïeul ( et plus agréable à porter ). Très léger, il permet à la peau de respirer . Et le sigle de la maison ajoute une touche d’élégance sportive qui m’a personnellement beaucoup plu.

    Lorsque vous ramenez le fermoir jusqu’à sa position de fermeture, la double épaisseur ne gêne pas. La glissière reste fluide.

    À chaque modèle sa proposition de bracelet

    La 6190 a évolué mais nous avons conservé le bonklip en natif. La 5303 est livrée avec son bracelet mesh articulé et la 8315 avec son bracelet en caoutchouc vulcanisé.

    Chacun d’entre eux a été étudié minutieusement pour un confort maximum, comme le mesh et son articulation qui permet d’épouser les formes du poignet. Idem pour la finesse du bonklip ou la robustesse du caoutchouc. Ici encore fonction et design se rejoignent dans la recherche du beau.

    « Robustes et élégants jusqu’à la boucle », c’est ainsi que nous définissons nos bracelet chez Serica.

    Les pièces de bout, le nœud pap’ du boîtier

    Pieces de bout guillochées

    Si seulement davantage de marques se donnaient la peine de travailler les bracelets au lieu d’agrémenter leurs créations luxueuses du sempiternel croco. Ou avaient la riche idée de sortir un accessoire qui change littéralement le visage de la montre, comme c’est la cas ici.

    Longines sur sa Conquest 34 mm et Tudor avec sa nouvelle Black Bay 54 ont sauté le pas mais dans une livrée moins sophistiquée et moins versatile. Les pièces sont dépendantes du bracelet, au contraire des Serica que l’on peut marier avec le cuir de son choix.

    Avez-vous remarquer la reprise du motif guilloché ?
    Tudor 37 mm
    Longines Conquest 34 mm

    Car oui, ajouter les pièces de bout modifie vraiment le look d’une montre. Elles comblent l’espace vide entre le bracelet et le boîtier et changent littéralement la perception qul’on en a.

    Plusieurs propositions

    Trouver LE bracelet qui mettra le mieux la montre en valeur, c’est bien plus difficile qu’on peut le croire. Il faut un bon stock de bracelets et beaucoup d’essais. Avec la 5303 j’ai testé pas moins de 10 peaux. Et je pense avoir trouvé une ou deux belles combinaisons, dont ce cuir safiano :

    Cuir Safiano HANDNN chocolat

    Le choix est vaste parmi les matériaux : le cuir, le métal ou les pièces de bout. Tout est compatible avec tout, il est même possible de combiner le bonkliip avec les pièces de bout. Pour chaque occasion, vous pourrez choisir le plus adapté.

    En résumé, la 5303 ?

    Il faut bien constater qu’en matière de créativité pure on assiste actuellement à davantage de revivals que d’innovations, pense Jérôme. On ne peut pas lui donner tort d’autant plus que ce syndrome s’applique de nos jours à bien d’autres domaines.

    La 5303 dénote de la production tout en conservant les codes élémentaires imposés par son genre. La versatilité, l’originalité de ses index et la gamme de tons pastels composent la signature de Serica. La combinaison des accessoires disponibles permet en outre de créer son propre style parmi une belle palette de goûts.

    • Bracelet Bonklip
    • Bracelet métal d’origine
    • Piéces de bout
    • Cuir ou bracelet caoutchouc vulcanisé

    Quant à la précision du mouvement, je n’ai rien à rapprocher au Soprod. Coutumier des calibres manuf, je constate que nous sommes dans les même tolérances que celles de la norme cosc, une des caractéristiques du M100 dans sa version Top ( ou R4 ).

    La Serica 5303 est une belle montre, on l’apprécie à chaque regard. On a autant envie de la porter qu’une Zenith, une Chopard ou autre maison de grand standing. Et la versatilité rendue possible par le nombre d’accessoires prolonge le plaisir. En un mot : c’est une pépite.

    Important

    Je finis en précisant que j’ai acheté une 5303 avant d’avoir l’idée de rédiger cet article. Et que nous ne sommes partenaires d’aucune marque, ni adeptes des liens sponsorisés qui nuisent à l’objectivité des tests sur internet. Honi soit qui mal y pense, comme dirait l’autre.

    GALERIE

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