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Le temps passionnant

Étiquette : serica

  • Mon premier achat vintage

    Mon premier achat vintage

    J’ai remarqué que bien des amateurs de montres en viennent à s’intéresser aux montres d’antan. C’est d’ailleurs un peu vrai pour tout ce qui a trait à l’artisanat. Tendance et nostalgie sont le Nord et le Sud dans le monde du bel ouvrage. La première s’inspirant de la seconde, c’est assez logique. Il en va de même chez les passionnés : les amateurs de belles montres contemporaines suivent souvent le même chemin et remontent le temps.

    Pourquoi le choix du vintage ?

    Rolex, Omega, Piaget… toutes les grandes maisons ont hérité de centaines d’années d’expérience horlogère. Les calibres manufacture en sont la preuve ultime. Une marque moderne n’aurait aucun intérêt à réinventer la roue et ferait une grave erreur en proposant un mouvement créé à 100% en interne. Il faudrait un temps fou, des sommes colossales et le bénéfice serait nul. En un mot, on ne réinvente pas la roue. Il y a cependant eu de gros progrès technologiques depuis lors, notamment au niveau des matières employées.

    L’attrait du vintage réside précisément dans l’appréciation de l’histoire des grandes maisons à laquelle on accède via l’acquisition d’un modèle iconique, voire historique. Tout ça pour dire que peu importe l’époque, dans les grandes maisons l’excellence est présente dès les modèles originels. Les montres contemporaines sont magnifiques et sont l’évolution naturelle des modèles d’antan, mâtinés de progrès technologiques et de variations esthétiques. Pourtant, le neo vintage comme on l’appelle pompeusement ressemble fort à un aveu d’impuissance créative tant les codes d’antan étaient justes. Rassurez-vous, certains garde temps modernes sont sublimes. Mais ils gardent précieusement en eux l’héritage du passé.

    L’autre facteur qui porte le choix des mostrophiles vers les modèles historiques, c’est l’esthétique particulière, caractéristique et originale des montres des années 20, 50, 60 et 70. Les tarifs abordables sont un autre argument, même si on trouve des montres de cinquante ans hors de prix.

    Une offre pléthorique

    Si vous envisagez de vous lancer dans l’aventure, vous devrez être armé de solides connaissances afin d’éviter de payer trop cher. Ou d’espérer dénicher la perle dont le vendeur ignore tout. Avant tout, il faut choisir votre camp. Préférez-vous les montres restaurées à l’origine ou celles qui expriment leur vécu, leur histoire ?

    Cadran restauré ( suppression du label SWISS MADE, reprise du logo )

    L’état presque parfait : NOS

    Si vous vous demandez à partir de quand on considère qu’une montre est vintage, sachez qu’elle doit être âgée d’au minimum 20 à 25 ans d’âge pour recevoir cette noble mention. Ce qui nous amène au début du 20e siècle. Voici justement une Omega De Ville tonneau des années 90 acquise par la rédaction, un exemple parfait pour illustrer les plus jeunes vintages.

    Il s’agit d’une pièce en excellent état, jamais portée. On peut la qualifier d’état de NOS puisqu’elle n’a quitté les vitrines d’Omega que pour atterrir dans un tiroir et ne plus jamais en sortir. ( NOS : New old stock ).

    Méfiance cependant si vous achetez une NOS directement sans qu’elle soit passée par la case révision. Surtout pour les plus anciennes dont les huiles sont naturelles et ont tendance à sécher. Ne jamais la porter directement, toujours la confier à un horloger. Sinon c’est la panne assurée. Cela n’a pas raté avec ce modèle qui dérive de trente secondes / jour et dont la date passe à 5h au lieu de minuit.

    Un autre exemple, j’ai croisé une IWC NOS. Arborant toujours l’étiquette d’époque, jamais portée. Le temps et probablement les UV ont offert à son cadran une couleur verte très pâle, subtile mais magnifique. Ce modèle relativement simple a vu sa côte grimper grâce à cette particularité. Hélas, je n’ai pas d’image de cette pépite croisée à l’Atelier du Temps. Mais vous l’aurez compris : certaines particularités que seule une très longue période de temps peut causer suffisent à augmenter la valeur nominale d’une montre vintage. C’est le prix du temps.

    On retrouve ce phénomène avec les voitures custom de type rat-road ( voiture rat, dirions nous ), remontées avec des plaques de tôles qui ont passé 50 ans à rouiller. inimitable. Et fort cher.

    Ou la noblesse du vécu

    Une large portion d’amateurs de vintage cherche l’authenticité, l’aspect du vécu, une histoire autant qu’un objet. Le moindre polissage, la plus petite intervention est à leurs yeux un crime. Un montre militaire portée par un soldat, anoblie par l’usure, est pour eux un doux rêve. La patine est à ces passionnés ce qu’un certificat d’authenticité est au collectionneur de tableaux de maître.

    Crédit : Xupes

    Vous serez peut être choqué d’apprendre que restaurer une montre usée peut drastiquement faire baisser sa valeur. Je pense à l’exemple frappant d’un lecteur qui a découvert dans les affaires de son grand père une Blancpain Fifty Fathom originale dont le verre était rayé, le boîtier abîmé et le cadran délavé. En l’état cette pièce vaut entre 10 et 15000 euros alors que la moindre intervention, en dehors bien sûr des éventuelles réparations du mécanisme, aurait anéanti la valeur et surtout l’intérêt de cette montre originale. Un bon horloger saura réparer une montre au vécu marqué mais en sublimant la patine plutôt qu’en la remettant à neuf.

    Un univers d’amateurs avertis

    Comme je l’explique également dans l’article : Ma première montre de luxe ( lien ci dessous* ), il vaut mieux être armé d’un minimum de connaissances sur l’univers du vintage avant d’envisager un achat. Car on peut trouver le même modèle du simple au triple de sa véritable valeur financière, si tant est que quiconque la connaisse .

    Il n’y pas de côtes officielles à ma connaissance, il faut donc estimer soi même si une montre est trop chère. Pour ce faire, il faut se fier à certains facteurs déterminants :

    • La matière. Bien sûr l’or est plus cher que le métal. C’est parfaitement normal. L’écart est cependant moins important avec les montres vintages que celui qu’on trouve entre deux modèles contemporaine or ou acier identiques.
      • Les modèles plein or sont courants dans l’univers du vintage mais bien moins que les plaqué or ou ceux en acier. Il faut toujours observer le dos de la montre, s’il est en acier, la montre est plaqué or. S’il est en or, le dos le sera aussi et un poinçon sera présent.
    • La marque. Évidemment, les grandes maisons sont moins accessibles que les marques plus modestes mais une montre recherchée, même si le fabricant n’existe plus, peut être plus chère. L’exemple des Universal Genève et notamment de la Polerouter illustre bien ce propos.
      • Le retour en grâce. Breitling vient d’ailleurs de racheter / relancer Universal Genève disparue il y a 35 ans. Et ce n’est pas la seule marque qui renaît de ses cendres. Cuervo Y Sobrhrinos, Eska, Vulcain… Tous ces comebacks ont eu une influence sur les prix des modèles antérieurs à leurs disparitions.
    • L’etat esthétique. Voici encore un facteur piégeux puisque certains préfèrent leurs montres anciennes dans leur jus de trouvaille. Alors que d’autres recherchent la perfection. Mais si la montre ne fonctionne pas, le prix baisse.
    • Le mouvement. Imaginons un modèle vintage disponible avec deux mouvements. L’un étant assez répandu et l’autre étant un Zénith 135 ou un IWC 83. Le prix du second modèle exploserait littéralement. Ce sont effectivement deux calibres vintage de légende. Mais cela ne nuit pas à l’explication. Ce principe reste vrai aujourd’hui encore.
    • La rareté. Ou plutôt la demande. Il ne faut pas surestimer l’influence de la rareté sur la valeur d’une montre. Ou même sur celle d’une antiquité ou d’un bijou ancien. C’est la demande qui prime. Souvent les deux vont de pair, je vous l’accorde. Mais je possède une montre lingot des années 30 qui n’existe plus qu’en 30 exemplaires. Elle ne vaut que ce qu’un acheteur est prêt à m’en donner, car personne ne la recherche spécifiquement.

    Vous l’aurez compris, pas facile de savoir si une vintage est vendue à bon prix. sachez que généralement les vendeurs professionnels vendent un peu trop chers et que les particuliers sont plus proches d’un tarif réaliste, bien qu’ils ne vendent parfois pas assez cher. En revanche il ne faut pas acheter de vintages sur les plateformes comme Chrono24 sur lesquelles on croise des prix ahurissants. Le mieux est de poser la question à la communauté ou de faire des recherches.

    Le premier achat

    Deux solutions sécures s’offrent à vous, les magasins ou les sites spécialisés en ligne ou les groupes facebook dédiés. Ces derniers ne proposent pas forcément d’acheter mais je vous invite vivement à les consulter avant de vous décider. Le groupe Chineurs de montres m’a personnellement permis de parfaire ma culture vintage, de poser des questions et de rencontrer des passionnés qui m’aident à ne pas dire pas de bêtises.

    Les premiers prix démarrent dès 100, 150 euros pour une LIP par exemple. Certaines Omega se trouvent facilement autour de 400 à 600 euros. Beaucoup de modèles plus luxueux valent de 1000 à 2000 euros. J’ai découvert ce site, sérieux et éprouvé par mes soins : DuMarko. Que du beau.

    Vous êtes désormais armé pour entamer vos recherches et dénicher votre première pépite.

    340 euros pour du pur vintage russe

    A lire en complément

  • La serica 5303 déconstruite

    La serica 5303 déconstruite

    Oui, nous aimons les Cartier, les Jaeger Lecoultre, les Breitling. Mais c’est justement parce que nous aimons le beau que nous savons reconnaître une pépite horlogère quand nous en croisons une. Client chez Joseph Bonnie, c’est tout naturellement que j’ai découvert la Serica 5303 et que j’ai proposé une revue. C’est son cadran qui m’a interpellé en premier. Peu adepte des plongeuses, j’ai pourtant eu un vrai coup de cœur pour ce garde-temps et ses index décentrés, sa lunette vert d’eau et ses pièces de bouts qui sont pour moi l’accessoire ultime.

    Ni une ni deux, j’ai contacté la marque afin de rencontrer Jérôme et de vous faire découvrir le processus de création de cette pièce bien de chez nous. En parcourant le catalogue puis en rencontrant une partie de l’équipe, il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre que chez Serica, on a longuement réfléchi la naissance de la collection.

    Afin de conjuguer esthétisme et fonctionnalité tout en apportant une valeur ajoutée, il était nécessaire d’analyser l’histoire de l’horlogerie et de comprendre ce qui a fait la quintessence des montres iconiques. En résumé, pour faire au lieu de refaire, il faut s’inspirer, comprendre puis proposer.

    Anciennes références Serica, WMB

    Reflexion horlogère

    Qui ne reconnaîtrait pas une Cartier Tank, qui ne saurait pas dire qu’une montre à lunettes tournante est dédiée à la plongée ? Pourquoi certains designs ont marqué l’histoire et comment réitérer cet exploit ? C’est le point de départ qu’à choisi Jérôme. Passionné depuis toujours, ses cahiers d’écoliers étaient probablement parsemés de dessins de cadrans. Les montres, c’est sa vie. Et elle fut nourrie d’une longue réflexion avant d’aboutir à la naissance de la marque.

    C’est quoi une montre Serica ? Une montre étanche, automatique, certifiée chronomètre. Cette assertion résume la gamme, définit le catalogue de la marque, m’explique Jérôme. Mais avant d’obtenir ce résultat, il y a eu beaucoup de travail.

    Les étapes de création

    Le point de départ de la création d’un garde temps, je l’ai toujours cru, c’est le design du cadran. Au fur et à mesure de l’entretien avec Serica, je m’aperçois que je ne pouvais pas être davantage dans l’erreur.

    Pour penser une montre, il faut partir de sa fonction. Donner une information utile, répondre à un besoin : la lecture de l’heure. C’est à dire faire se rencontrer l’aiguille et l’index.

    Autrement dit : du besoin naît la forme. C’est le point de départ de la création du cadran, tout du moins de son design. Toute la gamme a été ainsi créé par Jérôme. On peut d’ailleurs le constater : le style Serica est distinctif.

    L’habillage

    Index ronds et allongés, aiguilles flèche, appliques épaisses de 0,3 mm, émail. Et bien sûr la lunette qui vient sertir le tout. D’abord été élaboré en 2D par l’artiste puis envoyé à un bureau d’étude, une autre étape était franchie. On peut certes imaginer n’importe quoi mais il faut que ce soit faisable.

    La fabrication du cadran

    Source : Beaubleu

    Le point de départ du processus : un cercle en laiton ( probablement utilisé pour sa tendreté ). Il peut être estampé ( pour les plus imposants ) ou galvanisé. Viennent ensuite beaucoup d’étapes qui diffèrent selon le résultat attendu mais les guillochages par exemple sont faits à la main. L’émaillage est également une étape complexe dont la répétitivité et la constance sont les principaux écueils. Bien d’autres échelons sont disponibles et proposés par les cadranniers, un métier de plus en plus rare. Electrodéposition, galvanoplastie, sertissage, brossage… Sans parler des techniques de champlevé, de laquage ou des processus plus modernes comme le traitement pvd ou le laser. Une symbiose entre l’artisanat et la technologie.est indispensable afin d’obtenir le meilleur résultat.

    Une gamme cohérente et trois boitiers différents

    Le cadran est créé, le processus de fabrication arrêté, il faut désormais s’attaquer aux boitiers. J’utilise le pluriel car la 5303 n’est pas strictement identique à ses sœurs. Même en observant attentivement les trois boitiers, on ne voit pas qu’ils sont subtilement différents. Il fallait rencontrer le créateur pour le savoir. Cornes un peu plus imposantes ici, épaisseur plus importante là, les différences sont discrètes mais réelles.

    Les finitions polies et brossées sont, quant à elles, identiques sur tous les boitiers.

    Les accessoires Serica, aller retour vers le passé.

    Partie intégrante du produit, l’accessoire doit non seulement respecter l’esthétique globale mais il doit aussi la sublimer. C’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de bracelets en métal. Celui qui est livré avec la 5303 met joliment le boîtier en valeur, on note d’ailleurs qu’il comporte également des pièces de bout. Celles-ci fonctionnent uniquement avec le bracelet idoine. Plusieurs solutions pour le remplacer sont disponibles et un second bracelet en acier est disponible.

    Le bracelet Bonklip existe depuis les années vingt, m’apprend Jérôme. Idem pour le fermoir déporté. Cela n’empêche pas que chez Serica, tout est pensé et repensé. Le bracelet iconique est bien plus fin que son aïeul ( et plus agréable à porter ). Très léger, il permet à la peau de respirer . Et le sigle de la maison ajoute une touche d’élégance sportive qui m’a personnellement beaucoup plu.

    Lorsque vous ramenez le fermoir jusqu’à sa position de fermeture, la double épaisseur ne gêne pas. La glissière reste fluide.

    À chaque modèle sa proposition de bracelet

    La 6190 a évolué mais nous avons conservé le bonklip en natif. La 5303 est livrée avec son bracelet mesh articulé et la 8315 avec son bracelet en caoutchouc vulcanisé.

    Chacun d’entre eux a été étudié minutieusement pour un confort maximum, comme le mesh et son articulation qui permet d’épouser les formes du poignet. Idem pour la finesse du bonklip ou la robustesse du caoutchouc. Ici encore fonction et design se rejoignent dans la recherche du beau.

    « Robustes et élégants jusqu’à la boucle », c’est ainsi que nous définissons nos bracelet chez Serica.

    Les pièces de bout, le nœud pap’ du boîtier

    Pieces de bout guillochées

    Si seulement davantage de marques se donnaient la peine de travailler les bracelets au lieu d’agrémenter leurs créations luxueuses du sempiternel croco. Ou avaient la riche idée de sortir un accessoire qui change littéralement le visage de la montre, comme c’est la cas ici.

    Longines sur sa Conquest 34 mm et Tudor avec sa nouvelle Black Bay 54 ont sauté le pas mais dans une livrée moins sophistiquée et moins versatile. Les pièces sont dépendantes du bracelet, au contraire des Serica que l’on peut marier avec le cuir de son choix.

    Avez-vous remarquer la reprise du motif guilloché ?
    Tudor 37 mm
    Longines Conquest 34 mm

    Car oui, ajouter les pièces de bout modifie vraiment le look d’une montre. Elles comblent l’espace vide entre le bracelet et le boîtier et changent littéralement la perception qul’on en a.

    Plusieurs propositions

    Trouver LE bracelet qui mettra le mieux la montre en valeur, c’est bien plus difficile qu’on peut le croire. Il faut un bon stock de bracelets et beaucoup d’essais. Avec la 5303 j’ai testé pas moins de 10 peaux. Et je pense avoir trouvé une ou deux belles combinaisons, dont ce cuir safiano :

    Cuir Safiano HANDNN chocolat

    Le choix est vaste parmi les matériaux : le cuir, le métal ou les pièces de bout. Tout est compatible avec tout, il est même possible de combiner le bonkliip avec les pièces de bout. Pour chaque occasion, vous pourrez choisir le plus adapté.

    En résumé, la 5303 ?

    Il faut bien constater qu’en matière de créativité pure on assiste actuellement à davantage de revivals que d’innovations, pense Jérôme. On ne peut pas lui donner tort d’autant plus que ce syndrome s’applique de nos jours à bien d’autres domaines.

    La 5303 dénote de la production tout en conservant les codes élémentaires imposés par son genre. La versatilité, l’originalité de ses index et la gamme de tons pastels composent la signature de Serica. La combinaison des accessoires disponibles permet en outre de créer son propre style parmi une belle palette de goûts.

    • Bracelet Bonklip
    • Bracelet métal d’origine
    • Piéces de bout
    • Cuir ou bracelet caoutchouc vulcanisé

    Quant à la précision du mouvement, je n’ai rien à rapprocher au Soprod. Coutumier des calibres manuf, je constate que nous sommes dans les même tolérances que celles de la norme cosc, une des caractéristiques du M100 dans sa version Top ( ou R4 ).

    La Serica 5303 est une belle montre, on l’apprécie à chaque regard. On a autant envie de la porter qu’une Zenith, une Chopard ou autre maison de grand standing. Et la versatilité rendue possible par le nombre d’accessoires prolonge le plaisir. En un mot : c’est une pépite.

    Important

    Je finis en précisant que j’ai acheté une 5303 avant d’avoir l’idée de rédiger cet article. Et que nous ne sommes partenaires d’aucune marque, ni adeptes des liens sponsorisés qui nuisent à l’objectivité des tests sur internet. Honi soit qui mal y pense, comme dirait l’autre.

    GALERIE

  • Coup d’oeil sur la Serica Parade

    Coup d’oeil sur la Serica Parade

    La nouvelle création de Serica, nous étions prévenus, est d’un tout autre genre que les précédents modèles du catalogue. Un pas a été franchi vers une collection plus polyvalente. Effectivement, les autres références du catalogue comme les 6190, 5303 et 8315 ne sont pas spécifiquement des montres de ville alors que la Parade ( ou 1174 ) affiche clairement sa volonté de plaire et son désir d’élégance, via un véritable parti pris esthétique : sa forme.

    Chanceux que nous sommes, nous avons pu voir les modèles prototypes, proches de la préproduction. Et la première chose remarquable, c’est l’ovalité du boîtier de type baignoire. C’est toujours agréable de quitter les rondeurs qui représentent 90 % de la production de montres. Encore plus lorsque cette forme est une des moins répandues. Ce boîtier est original et détonne joliment dans la production actuelle.

    Le bon rapport

    La lunette de la Parade est assez large et c’est un point important car son épaisseur a un impact direct sur la perception que l’on a des dimensions d’une montre.

    Une lunette franche

    Le nombre 1174 n’a pas été choisi au hasard, il représente un rapport mathématique relatif aux dimensions du boîtier. On imagine aisément les heures de travail pour aboutir à un résultat jugé optimal par l’équipe de création. Faire simple c’est compliqué.

    Les dimensions précises : 35 mm de largeur par 41 mm de longueur et 8.3 mm d’épaisseur. Parfaites pour une montre habillée puisque dans cette gamme on évite généralement les tailles trop imposantes. Élégance rime avec contenance et subtilité.

    La couronne est d’ailleurs assez discrète, enchâssée entre les demi ronds de flan qui cassent subtilement la symétrie générale :

    Le dos, nu mais brossé

    Enfin, on remarque que le bracelet est fixé par des cornes invisibles afin de préserver la pureté de la forme géométrique, j’imagine.

    Toujours le mouvement M100 Soprod

    Ce dernier est certifié Cosc, c’est à dire que sa précision garantie oscille entre – 4 / + 4 sec par jour. On retrouve ce Soprod M100 sur la 5303 par exemple. La finition est la meilleure proposée par le manufacturier, elle répond au doux nom technique de R4 et le réglage est effectué sur 5 positions. Ce que l’on peut proposer de mieux à ma connaissance.

    Photo : Caliber corner

    Ce type de boîtier est le plus souvent doté d’un mouvement mécanique manuel. Ce n’est pas le cas ici et c’est appréciable. La réserve de marche suffît à passer le weekend si besoin. Soprod est une maison qui fournit d’excellents mouvements comme le C125 utilisé chez Chronoswiss, ou le PO24.

    Deux aiguilles galbées

    J’ai toujours eu un amour particulier pour les modelés deux aiguilles, comme vous l’avez peut être lu sur notre article dédié à la magnifique Chopard LUC XPS. Le duo des minutes et des heures dégage à mes yeux une pureté que ne possèdent pas les trois aiguilles. C’est une belle et bonne Idée pour un beau résultat car j’imagine qu’une trotteuse sur une montre ovale peut poser quelques problèmes de longueur.

    La forme des aiguilles évoque elle aussi la rondeur. Si cette montre était une peinture, elle serait une Rubens.

    Deux variations de cadran

    Noir satin et laiton, ce sont les deux coloris proposés et ils sont radicalement différents. Si l’on omet la discrétion commune des index, malgré tout bien lisibles, on apprécie dans les deux cas le soleillage très original du cadran. Je ne me rappelle pas en avoir vu de semblable.

    Les rayons excentriques légèrement sinusoïdaux s’échappent joliment vers les bords du cadran. Leur fuite se termine juste avant les index laissant un espace qui induit naturellement l’idée d’un chemin de fer. C’est très subtil, très réussi.

    Je n’ai pas eu l’occasion d’observer la version noire de près mais l’effet est certainement identique, quoique logiquement plus discret. L’environnement lumineux doit probablement influer de belle façon et éclaircir le cadran foncé, mettant encore en valeur le travail sur ce dernier.

    Avis subjectif

    Les points forts de la Parade sont bien sûr sa forme, son guillochage original et hypnotique ainsi que sa lunette dont l’épaisseur vient contraster avec toutes ces subtilités esthétiques. Le tout est harmonieux, élégant mais polyvalent. Je serais curieux de voir cette montre sur un beau bracelet milanais, je pense que cela lui irait bien.

    Quant au rapport qualité-prix de cette 1174 il est tout aussi bon que celui des autres modèles du catalogue. Un bon calibre, une belle montre française pour un prix qui situe ce modèle dans la gamme des montres de luxe.

    En complément de cette mini revue, vous trouverez ici le test de la 5303 que nous avons portée un an.

    Galerie

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