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Étiquette : Montre vintage

  • Le Pierce 861, un mouvement à glissières

    Le Pierce 861, un mouvement à glissières

    Peu connu du grand public et parfois même des spécialistes, le mouvement à glissière ne fonctionne pas comme les autres. Certes, il repose sur le principe du remontage mécanique basé sur la récupération de l’énergie engendrée par les mouvements de l’utilisateur. Mais la solution retenue par son inventeur est assez différente du système de la masse oscillante. Le terme « masse oscillante » est pourtant tout à fait indiqué pour désigner le Pierce 861.

    Ce n’est d’ailleurs pas le seul mouvement qui a opté pour une autre solution. La crise permanente engendrée par la surproduction des montres-bracelets a grandement favorisé l’innovation horlogère. L’histoire n’a cependant pas tout retenu.

    Avant de vous dévoiler le fonctionnement de ce calibre méconnu, il faut comprendre pourquoi c’est le système de la masse circulaire qui est le plus efficace et qui fut conservé par l’industrie.

    La contrainte de l’angle limité

    Une masse oscillante fonctionne toujours à 360 degrés. Qu’elle tourne via un axe central ou via un système périphérique comme c’est le cas de certaines Bucherer et Perrelet, la masse est libre de faire plusieurs tours sans rencontrer d’obstacle à sa course. De plus, si le système est bidirectionnel et remonte le ressort dans les deux sens, ce qui n’est pas le cas sur tous les mouvements, l’efficacité est doublée. C’est là tout le génie de ce processus mécanique.

    Le mouvement à glissières comme ceux que vous découvrirez juste après, fonctionne sur une plage limitée puisqu’elle n’est pas circulaire. La masse est entraînée par les mouvements du poignet mais seulement sur un axe linéaire, ce qui implique un début et une fin de course. Le dégagement est limité et le mouvement ne peut récupérer l’énergie que dans un sens. Le porteur doit effectuer un mouvement opposé afin d’engendrer à nouveau de l’énergie. A moins qu’un ressort ne l’aide dans sa course retour. Ce qui est le cas ici.

    Le Pierce 861, dépôt de brevet dans les années 1930/40.

    C’est Leon Levy qui a imaginé le mouvement à glissières. Il était employé chez Pierce, une marque suisse née en 1858. La meilleure période de cette maison se situe dans le premier tiers du 20e siècle. On peut dire qu’elle avait à cœur d’imaginer ses propres solutions plutôt que de copier le reste de l’industrie. Malgré cela la crise du quartz fit une victime de plus dans les années 70, dont la société Pierce.

    Mouvement pierce 861 ouvert

    Le fonctionnement du 861

    Si vous observez schémas et photos, vous apercevez un espace en forme de croissant entre le corps de la grosse pièce qui ressemble à une masse oscillante et les bords internes du boîtier. C’est en se déplaçant sur l’axe des deux glissières que l’énergie est transmise au ressort via la pièce linéaire dentée (la crémaillère).

    Une efficacité relative

    Une course si petite ne permet pas à la masse oscillante assez de mouvements. Il faudrait la secouer en permanence pour remonter efficacement le ressort et même ainsi l’efficacité serait moindre. On parle alors d’un mauvais rendement.

    Mouvement très rare Pierce 861 à glissières
    La course et les glissières

    Chapeau bas

    Une campagne de publicité bien pensée mettait en scène un homme chapeauté qui se découvrait dans un large geste. La publicité expliquait probablement que ce mouvement permettait ainsi à la montre de se remonter. Je n’ai jamais vue cette publicité qui concernerait la marque Harwood, j’en ai simplement entendu parler, il semble cependant qu’elle ait réellement existé. Gemini, le grand gourou du savoir humain m’a confirmé son existence. Mais c’est Nicolas M qui m’en a parlé d’abord. D’ici à imaginer que Gemini s’informe chez Nicolas, il n’y a qu’un pas.

    Video du mouvement et du coulissement

    Le mouvement pendulaire

    Voici un autre exemple de mouvement automatique à glissement limité. Il est plus efficace que le Pierce 861 puisque la course est plus longue, quoique toujours limitée. C’est un calibre Buren, dit « pendulaire ».

    Mouvement Buren pendulaire côté fond ouvert
    Credit : Forumamontre

    Le mouvement à bumper Omega

    Encore un peu plus efficace, le mouvement à bumper est également pendulaire mais sa course est quasiment circulaire à 360 degrés. Le bruit de ce calibre est caractéristique et évoque un peu celui des flippers de notre jeunesse. On trouve parfois des ressorts pour amortir le choc de la masse qui vient claquer contre la butée.

    Mouvement oméga à bumper côté fond ouvert
    Credit Brussel Vintage

    Et le gagnant est …

    Ces trois calibres sont une alternative à la masse circulaire habituelle. On ne les trouve plus dans la production horlogère moderne car leurs performances ne le justifient pas.

    En revanche les micro rotors et les masses périphériques sont des alternatives élégantes et efficaces. Mention très bien pour Perrelet et Bucherer car les masses périphériques permettent de laisser apparentes ces dernières côté cadran ou côté fond.

    Montre Perrelet avec une masse périphérique côté cadran
    Credit : Perrelet

    Archives

  • Mon premier achat vintage

    Mon premier achat vintage

    J’ai remarqué que bien des amateurs de montres en viennent à s’intéresser aux montres d’antan. C’est d’ailleurs un peu vrai pour tout ce qui a trait à l’artisanat. Tendance et nostalgie sont le Nord et le Sud dans le monde du bel ouvrage. La première s’inspirant de la seconde, c’est assez logique. Il en va de même chez les passionnés : les amateurs de belles montres contemporaines suivent souvent le même chemin et remontent le temps.

    Pourquoi le choix du vintage ?

    Rolex, Omega, Piaget… toutes les grandes maisons ont hérité de centaines d’années d’expérience horlogère. Les calibres manufacture en sont la preuve ultime. Une marque moderne n’aurait aucun intérêt à réinventer la roue et ferait une grave erreur en proposant un mouvement créé à 100% en interne. Il faudrait un temps fou, des sommes colossales et le bénéfice serait nul. En un mot, on ne réinvente pas la roue. Il y a cependant eu de gros progrès technologiques depuis lors, notamment au niveau des matières employées.

    L’attrait du vintage réside précisément dans l’appréciation de l’histoire des grandes maisons à laquelle on accède via l’acquisition d’un modèle iconique, voire historique. Tout ça pour dire que peu importe l’époque, dans les grandes maisons l’excellence est présente dès les modèles originels. Les montres contemporaines sont magnifiques et sont l’évolution naturelle des modèles d’antan, mâtinés de progrès technologiques et de variations esthétiques. Pourtant, le neo vintage comme on l’appelle pompeusement ressemble fort à un aveu d’impuissance créative tant les codes d’antan étaient justes. Rassurez-vous, certains garde temps modernes sont sublimes. Mais ils gardent précieusement en eux l’héritage du passé.

    L’autre facteur qui porte le choix des mostrophiles vers les modèles historiques, c’est l’esthétique particulière, caractéristique et originale des montres des années 20, 50, 60 et 70. Les tarifs abordables sont un autre argument, même si on trouve des montres de cinquante ans hors de prix.

    Une offre pléthorique

    Si vous envisagez de vous lancer dans l’aventure, vous devrez être armé de solides connaissances afin d’éviter de payer trop cher. Ou d’espérer dénicher la perle dont le vendeur ignore tout. Avant tout, il faut choisir votre camp. Préférez-vous les montres restaurées à l’origine ou celles qui expriment leur vécu, leur histoire ?

    Cadran restauré ( suppression du label SWISS MADE, reprise du logo )

    L’état presque parfait : NOS

    Si vous vous demandez à partir de quand on considère qu’une montre est vintage, sachez qu’elle doit être âgée d’au minimum 20 à 25 ans d’âge pour recevoir cette noble mention. Ce qui nous amène au début du 20e siècle. Voici justement une Omega De Ville tonneau des années 90 acquise par la rédaction, un exemple parfait pour illustrer les plus jeunes vintages.

    Il s’agit d’une pièce en excellent état, jamais portée. On peut la qualifier d’état de NOS puisqu’elle n’a quitté les vitrines d’Omega que pour atterrir dans un tiroir et ne plus jamais en sortir. ( NOS : New old stock ).

    Méfiance cependant si vous achetez une NOS directement sans qu’elle soit passée par la case révision. Surtout pour les plus anciennes dont les huiles sont naturelles et ont tendance à sécher. Ne jamais la porter directement, toujours la confier à un horloger. Sinon c’est la panne assurée. Cela n’a pas raté avec ce modèle qui dérive de trente secondes / jour et dont la date passe à 5h au lieu de minuit.

    Un autre exemple, j’ai croisé une IWC NOS. Arborant toujours l’étiquette d’époque, jamais portée. Le temps et probablement les UV ont offert à son cadran une couleur verte très pâle, subtile mais magnifique. Ce modèle relativement simple a vu sa côte grimper grâce à cette particularité. Hélas, je n’ai pas d’image de cette pépite croisée à l’Atelier du Temps. Mais vous l’aurez compris : certaines particularités que seule une très longue période de temps peut causer suffisent à augmenter la valeur nominale d’une montre vintage. C’est le prix du temps.

    On retrouve ce phénomène avec les voitures custom de type rat-road ( voiture rat, dirions nous ), remontées avec des plaques de tôles qui ont passé 50 ans à rouiller. inimitable. Et fort cher.

    Ou la noblesse du vécu

    Une large portion d’amateurs de vintage cherche l’authenticité, l’aspect du vécu, une histoire autant qu’un objet. Le moindre polissage, la plus petite intervention est à leurs yeux un crime. Un montre militaire portée par un soldat, anoblie par l’usure, est pour eux un doux rêve. La patine est à ces passionnés ce qu’un certificat d’authenticité est au collectionneur de tableaux de maître.

    Crédit : Xupes

    Vous serez peut être choqué d’apprendre que restaurer une montre usée peut drastiquement faire baisser sa valeur. Je pense à l’exemple frappant d’un lecteur qui a découvert dans les affaires de son grand père une Blancpain Fifty Fathom originale dont le verre était rayé, le boîtier abîmé et le cadran délavé. En l’état cette pièce vaut entre 10 et 15000 euros alors que la moindre intervention, en dehors bien sûr des éventuelles réparations du mécanisme, aurait anéanti la valeur et surtout l’intérêt de cette montre originale. Un bon horloger saura réparer une montre au vécu marqué mais en sublimant la patine plutôt qu’en la remettant à neuf.

    Un univers d’amateurs avertis

    Comme je l’explique également dans l’article : Ma première montre de luxe ( lien ci dessous* ), il vaut mieux être armé d’un minimum de connaissances sur l’univers du vintage avant d’envisager un achat. Car on peut trouver le même modèle du simple au triple de sa véritable valeur financière, si tant est que quiconque la connaisse .

    Il n’y pas de côtes officielles à ma connaissance, il faut donc estimer soi même si une montre est trop chère. Pour ce faire, il faut se fier à certains facteurs déterminants :

    • La matière. Bien sûr l’or est plus cher que le métal. C’est parfaitement normal. L’écart est cependant moins important avec les montres vintages que celui qu’on trouve entre deux modèles contemporaine or ou acier identiques.
      • Les modèles plein or sont courants dans l’univers du vintage mais bien moins que les plaqué or ou ceux en acier. Il faut toujours observer le dos de la montre, s’il est en acier, la montre est plaqué or. S’il est en or, le dos le sera aussi et un poinçon sera présent.
    • La marque. Évidemment, les grandes maisons sont moins accessibles que les marques plus modestes mais une montre recherchée, même si le fabricant n’existe plus, peut être plus chère. L’exemple des Universal Genève et notamment de la Polerouter illustre bien ce propos.
      • Le retour en grâce. Breitling vient d’ailleurs de racheter / relancer Universal Genève disparue il y a 35 ans. Et ce n’est pas la seule marque qui renaît de ses cendres. Cuervo Y Sobrhrinos, Eska, Vulcain… Tous ces comebacks ont eu une influence sur les prix des modèles antérieurs à leurs disparitions.
    • L’etat esthétique. Voici encore un facteur piégeux puisque certains préfèrent leurs montres anciennes dans leur jus de trouvaille. Alors que d’autres recherchent la perfection. Mais si la montre ne fonctionne pas, le prix baisse.
    • Le mouvement. Imaginons un modèle vintage disponible avec deux mouvements. L’un étant assez répandu et l’autre étant un Zénith 135 ou un IWC 83. Le prix du second modèle exploserait littéralement. Ce sont effectivement deux calibres vintage de légende. Mais cela ne nuit pas à l’explication. Ce principe reste vrai aujourd’hui encore.
    • La rareté. Ou plutôt la demande. Il ne faut pas surestimer l’influence de la rareté sur la valeur d’une montre. Ou même sur celle d’une antiquité ou d’un bijou ancien. C’est la demande qui prime. Souvent les deux vont de pair, je vous l’accorde. Mais je possède une montre lingot des années 30 qui n’existe plus qu’en 30 exemplaires. Elle ne vaut que ce qu’un acheteur est prêt à m’en donner, car personne ne la recherche spécifiquement.

    Vous l’aurez compris, pas facile de savoir si une vintage est vendue à bon prix. sachez que généralement les vendeurs professionnels vendent un peu trop chers et que les particuliers sont plus proches d’un tarif réaliste, bien qu’ils ne vendent parfois pas assez cher. En revanche il ne faut pas acheter de vintages sur les plateformes comme Chrono24 sur lesquelles on croise des prix ahurissants. Le mieux est de poser la question à la communauté ou de faire des recherches.

    Le premier achat

    Deux solutions sécures s’offrent à vous, les magasins ou les sites spécialisés en ligne ou les groupes facebook dédiés. Ces derniers ne proposent pas forcément d’acheter mais je vous invite vivement à les consulter avant de vous décider. Le groupe Chineurs de montres m’a personnellement permis de parfaire ma culture vintage, de poser des questions et de rencontrer des passionnés qui m’aident à ne pas dire pas de bêtises.

    Les premiers prix démarrent dès 100, 150 euros pour une LIP par exemple. Certaines Omega se trouvent facilement autour de 400 à 600 euros. Beaucoup de modèles plus luxueux valent de 1000 à 2000 euros. J’ai découvert ce site, sérieux et éprouvé par mes soins : DuMarko. Que du beau.

    Vous êtes désormais armé pour entamer vos recherches et dénicher votre première pépite.

    340 euros pour du pur vintage russe

    A lire en complément

  • Une Breitling populaire

    Une Breitling populaire

    68 ans, c’est le bel âge. Et 1957, c’est 35 ans après le premier chronographe manuel sur montre-bracelet. Cette 1191 de 36 mm a donc été fabriquée alors que Breitling maîtrisait parfaitement son sujet, à l’époque où le chronographe était très en vogue et représentait l’esprit d’aventure. Cette version en acier est devenue relativement rare aujourd’hui. De nos jours, c’est le plaqué or qui est le plus courant parmi les chronographes vintage. Elle possède une autre caractéristique peu commune puisqu’elle porte la mention  » Ébauche suisse », dont vous allez découvrir la signification. Notez aussi que la marque Type propose un modèle très similaire qui porte cette même mention. Et ces deux informations ne sont pas sans rapport.

    La 1191 en détails

    Les proportions de ce chronographe sont classiques. Le boitier mesure 36 mm, hors couronne. L’épaisseur est de 13 mm et le plexiglass est d’origine. Les poussoirs champignons sont efficaces et complètent bien l’esprit chronographe. La couronne paraît légèrement surdimensionnée si on a l’habitude des montres de plus grands diamètres mais elle est très facile à manipuler. L’état général est très bon, j’ignore cependant si le cadran a été restauré. Si oui, ce fut bien réalisé, une très légère patine colore toujours le blanc. Les index sont intacts, le chemin de fer également. Seuls deux chiffres sont apposés, le 12 et le 6, dans une typographie délicate plutôt moderne si on considère l’époque. Pas de date au programme, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Les sous-cadrans sont composés de cercles concentriques qui accentuent la visibilité, ils apportent une touche de modernité à cette pièce fidèle aux codes des années 50. Enfin, le cadran est très subtilement soleillé.

    Esthétiquement, la 1191 est très jolie. Charmante même. Elle flatte l’œil grâce à sa simplicité et aux fines couleurs bleues du chemin de fer, que le doré des index fait ressortir. Ses proportions sont plaisantes et la lisibilité diurne est efficace. En soirée, c’est plus délicat car les aiguilles ne sont pas recouvertes de Radium. Ce dernier était pourtant encore utilisé à l’époque, ce n’est qu’en 1963 qu’il fut interdit pour avoir fait plusieurs victimes parmi les manutentionnaires.

    Un bracelet type vintage

    Bien que ce bracelet milanais vienne d’une boutique spécialisée dans les accessoires vintage, je ne suis pas certain qu’il soit ancien. Mais il lui va très bien, c’est l’essentiel. Tout comme le cuir d’ailleurs, notamment le style gentleman driver. Nous avons modifié nous même le bracelet en cuir que vous voyez plus bas. Ce ne fut pas une mince affaire sans l’aide d’un gabarit et d’une presse.

    Reste à peindre les bords du perçage, à l’acrylique

    Du Venus 188 au Valjoux 7730

    C’est le mouvement 188 de la manufacture Venus qui anime cette pépite vintage. À remontage manuel, il permet de tenir une quarantaine d’heures, un peu moins peut-être, je n’ai jamais vraiment vérifié. Mais quelques tours de couronne tous les jours suffisent à maintenir l’isochronie autour de 7 secondes par jour ( mesure effectuée sur un véritable isochronometre ). C’est un beau résultat. Les mouvements manuels sont d’ailleurs tellement plus sexy, ils entretiennent un rapport entre le propriétaire et sa montre bien plus étroit qu’avec une automatique.

    Le Venus 188 en transparence

    Membre du groupe Ebauche SA depuis 1928, la manufacture Venus a produit le mouvement 188 entre 1948 et 1966, via la société Berret & Schmitz. Des difficultés financières ont permis à Valjoux de racheter les installations et d’utiliser plus tard le 188 comme base au 7730. D’autres modèles du catalogue comme le 175 ont été copiés par les russes ou ont légitimement été emboités sous la marque Seagull.

    Ébauche Suisse

    Cette mention atteste que la montre a été partiellement fabriquée hors de Suisse. Dans ce cas, c’est peut-être le boîtier qui fut produit en France alors que le mouvement Venus était soit fabriqué en Suisse, soit fourni démonté à l’emboiteur. Il est intéressant de constater que la marque Type a commercialisé un modèle quasi identique à la 1191. Peut-on en déduire que c’est cette maison qui a assemblé la 1191 ? Aucune idée, mais la théorie est viable.

    Une Type, très similaire à la 1191

    Le prix de la popularité

    Lorsque je le peux, j’essaie de trouver le prix auquel était vendues les pièces que vous découvrez sur notre site. Le prix original de cette montre était inférieur en son temps à celui auquel on peut l’acquérir actuellement. Sa valeur actuelle est de 2500 euros chez les vendeurs pros. Bien que je ne puisse le garantir et selon les recherches que j’ai effectuées, je pense qu’elle coûtait l’équivalent de 1000 de nos euros en 1957. Dénuée de toute complication, la 1191 était probablement un modèle de « moyenne gamme » au catalogue d’une marque déjà prestigieuse, couronnée de nombreux records et succès chronométriques. Aujourd’hui, les moins onéreuses des Breitling dépassent les 5000 Euros.

    Dans les années 50/60 les modèles en or, particulièrement les quantièmes perpétuels, constituaient le haut de gamme des chronographes. C’est peut-être pourquoi on qualifie parfois la 1191 de « populaire ».

    Au quotidien, la 1191 s’accommode à toutes les situations. Costume, T Shirt, pull…elle se porte avec tout. Ses tons acier permettent de l’associer avec n’importe quelle couleur. Au bureau, en soirée ou même dans les transports, cette montre n’est pas ostentatoire, elle se fera remarquée à bon escient. Sa cousine Type est également très belle dans sa livrée plaqué or. Elle est bien moins chère, je l’ai vue autour de 1000 Euros. Ce prix élevé s’explique probablement par sa parenté avec Breitling. Mais dans tous les cas, je n’ai vu aucun autre modèle de 1191 sur le net. J’ignore si cela la rend rare mais pour nous, elle n’en est que plus précieuse.

    Remerciements

    Je tiens à remercier Nicolas du site Les Rhabilleurs qui m’a apporté son aide sur un point particulier. Ainsi que Nicolas M du groupe La montre vintage pour le partage de connaissances. Car il il faut bien l’avouer, j’ai eu bien du mal à trouver des informations sur cette pépite argentée.

  • L’Omega De Ville tonneau des années 2000.

    L’Omega De Ville tonneau des années 2000.

    Les montres de formes sont parmi mes préférées. Élégantes et racées, elles sont la quintessence de la montre de ville. Et cette Omega tonneau ne déroge pas à la règle. Bien qu’elle vienne flirter avec les limites du vintage, elle dégage un charme désuet et moderne à la fois. Produite à la toute fin du 20e siècle, entre 1997 et 2000, son design évoque encore un peu les montres bracelet des années 30. Il suffirait d’affiner cette De Ville tonneau pour retrouver la forme originelle des premières Omega rectangulaires.

    Ce modèle plein or est originaire de Bulgarie. On peut le qualifier de rare, bien que quelques variantes soient sorties. Il reste cependant assez connu des collectionneurs. Son premier propriétaire l’a très peu porté, la protection en plastique était encore en place à la réception. On peut donc parler d’état NOS sans craindre d’exagérer.

    Elle a bien sûr souffert de ne pas avoir été remontée régulièrement, pendant presque 25 ans. La dérive est importante ( 25 secondes par jour ) et la date passe à 5 heures au lieu de minuit. Rien cependant qui nous ait empêché de la porter souvent.

    Le premier rôle

    Le boîtier mesure 31,20 x 35,60 x 8 mm d’épaisseur. Ce qui est plutôt fin pour une automatique. Le fond est plat mais Omega a pris soin de le brosser verticalement, ce qui souligne leur volonté de soigner les finitions. La couronne est signée bien sûr, elle est de taille modeste mais bien présente. Les cornes sont volontairement discrètes, assez basses, elles offrent le premier rôle au boîtier. Sa forme en tonneau est particulièrement bien proportionnée. Assez imposante pour couvrir les deux tiers d’un poignet de taille  » standard « , elle dégage une présence franche sans être ostentatoire.

    L’atout majeur de cette De Ville, à mon sens, c’est sa monochromie. Tout est doré, partout. Même les index.

    Le guillochage ressort très bien malgré la couleur unique. Les micro contrastes donnent l’impression que certains éléments sont foncés, grâce aux reflets de la lumière. Le cadran est partiellement soleillé autour du centre puis il est interrompu par un espace vide de la hauteur des chiffres.

    Ces derniers sont apposés dans une jolie calligraphie, légèrement surdimensionnée. Le chemin de fer semble reprendre les rayons excentriques pour former le minutage. Les aiguilles sabre s’accordent bien avec le design général. La trotteuse, en forme de flèche, me perturbe un peu. Disons qu’elle n’apporte rien de plus. Enfin, on constate que chaque élément du cadran est placé dans l’alignement du soleillage :

    La date est à 15h, dévoilée par une forme évasée vers l’extérieur. Les nombres suivent l’angle ainsi formé, les chiffres de droite sont donc légèrement plus gros. L’ensemble est très réussi et mêle des codes classiques à des touches modernes typiques des années 90. C’est en tout cas ainsi que je comprends cette pièce.

    Enfin, la glace saphir plate permet d’observer le cadran sans perdre aucun détail, sans reflets polluants. Ca n’a l’air de rien mais cette caractéristique joue beaucoup. De plus, le verre est placé haut, ce qui donne une impression de profondeur et de volume.

    Le calibre 1120

    Certifié chronomètre, ce mouvement automatique est basé sur l’Eta 2892 A2. À remontage bidirectionnel, sa réserve de marche dépasse les 40 heures. La dérive est garantie entre plus et moins 5 secondes par jour. La montre est protégée par le système habituel incabloc. Quant à l’étanchéité, elle est annoncée à 3 bars. Mais les gens sérieux ne mouillent pas leur précieuse.

    Ce calibre a beaucoup été utilisé dans les années 90, notamment dans la Seamaster 300 pro.

    La forme tonneau à travers les années.

    Des années 30 et 40 aux années 70, le rectangle a évolué, entre autres, vers le tonnneau. Les dimensions ont augmenté, les flancs se sont arrondis. L’élégance est cependant resté le maître mot. Les deux modèles ci dessous sont magnifiques. Le second est entièrement brossé verticalement.

    Aujourd’hui, le tonneau est relativement rare. Le plus connu étant celui de la Cartier tortue. Chopard s’y ait essayé également. Et bien sûr Franck Muller et Richard Mille plébiscitent cette forme eux aussi. Mais Omega est peut-être la maison qui le plus travaillé le tonneau.

    Quelques Variations

    Au quotidien

    Cette montre se porte facilement. Bien sûr, la chemise lui va mieux que la veste en jean. Pourtant je reste persuadé que la plus élégante des pièces horlogères se suffit à elle même. Et peut donc se porter en T-shirt. Moins avec un sweat Mickey cependant.

    C’est avec une veste en daim, un pardessus ou une belle chemise qu’elle exprimera toute sa distinction.

    Parmi les variations existantes, ma préférence va au modèle plein acier, aux index dorés et sur bracelet cuir. Puis vers celle que vous avez découvert aujourd’hui. Les versions noires sont moins intéressantes à mon goût. Quant à la version heures sautantes, il faut apprécier les mono aiguilles pour la porter.

    Quel bracelet ?

    Nous n’avons pas soumis cette De Ville à l’exercice habituel qui consiste à essayer plusieurs bracelets pour sélectionner celui qui lui correspond le mieux. Pour la simple raison que l’entrecorne est de 19 mm, ce qui limite les possibilités. Un des rares bracelets qui va bien à cette Oméga est celui ci, un Joseph Bonnie suédé. Pour le moment le bracelet d’origine est très bien. Ce qui n’est pas toujours le cas, la preuve ici .

    Cette montre se trouve assez facilement sur le marché. Les prix varient du simple au double selon la version. Dans tous les cas, c’est une pièce à connaître.

    Galerie

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